Dans une France enkystée par la surpopulation, le gouvernement a mis en place un système simple pour contrer la mortalité: prendre les devants en supprimant 400 000 citoyens par an, selon le principe du Loto, démocratie oblige. Et notre héros est l'un des furets employés à dézinguer légalement les braves gens qui ont gagné le gros lot.
Un boulot comme un autre, qui assure l'avenir, et qui permet de jouer les Bogart ou les Robin des bois quand vient l'heure du trépas des désignés (un peu de mise en scène ca fait pas de mal).
Jusqu'au jour où notre furet découvre le nom de sa furette sur sa feuille de route? gagner au loto, ca n'arrive pas qu'aux autres.
Andrevon nous emmène dans un futur sordide et inquiétant, où se mêlent intrigue politique, histoire d'amour et mauvais café, dans un style plus polar que jamais. Des monologues à la détective privé à faire pâlir Mike Hammer et Nestor Burma de honte devant tant de créativité bilieuse, un ton désespéré et franchement désabusé qui honore le style, Andrevon nous offre là du grand art, un polar/SF français de grande qualité, un petit noir à consommer sans sucre, à la fois velouté et amer, comme on les aime.
Ca a du corps, ca a de l'esprit, et c'est Le travail du furet, un bouquin comme on aimerait en voir plus souvent.
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