Cela fait du bien de se replonger dans le passé. Ce jeu, sorti il y a quelques années, remets un coup de fouet avant de plonger dans un coup de blues. Les jeunes joueurs ne pourront pas comprendre mais je suis sûr que les anciens, enfin ceux qui ont apprécié, verront exactement de quoi je parle.
Reprenons comme si c'était hier. Bloodlust présente un monde violent, brutal et sans pitié. La demi-mesure n'existe pas. La finesse non plus. La boite de base comprends trois livrets et un écran. Mis à part l'écran, tout est en noir et blanc, les illustrations sont très typées. Même si on peut reprocher des fautes d'écriture, telle de la redite de mots, le style est clair, sans détour et bien dans la lignée de notre grand ami Croc.
Le jeu par lui-même est assez simple à comprendre. La technique n'a rien de révolutionnaire mais permet une utilisation restreinte des jets de dés. La plupart des actions se résout par calcul sur des tables. L'entrée en matière est très directe ; dés le chapitre deux cela commence par un « Maintenant que votre personnage est fin prêt », sauf que c'est dans le livret 2 que l'on apprend à créer un personnage ! Ensuite les choses s'enchaînent gentiment, avec une exhaustivité appréciable.
Donc on pourra découvrir comment créer son personnage, comment il vit, comment il combat, les compétences qu'il peut utiliser. Ensuite on pourra voir le background du monde, histoire de se rendre compte de l'univers dans lequel va évoluer le personnage. C'est là que l'on voit bien que tout est régi par le combat ou presque.
Le morceau le plus important est la vision schizophrène de la vie d'un personnage. Chaque personnage est un porteur, enfin la plupart du temps. Il est porteur dune arme qui est la réincarnation d'un dieu. Cette arme est donc douée de vie et surtout d'intelligence. C'est le maître du jeu qui prendra son rôle la plupart du temps, même si l'auteur prévoit d'autre type de jeu, le plus amusant étant certainement deux joueurs, l'un pour le porteur, l'autre pour l'arme.
Les petites histoires qui ouvrent chaque chapitre sont sympa et permettent au fur et à mesure de la lecture de bien comprendre l'univers dans lequel ont va évoluer. Le bestiaire permet de ne pas se trouver dépourvu pour créer les scénarios.
Toutefois il est peut être un reproche que l'on peut faire à ce jeu : il n'y a pas de magie ni de demi-humain. Enfin un reproche c'est beaucoup dire car il s'agit de prendre en compte ce paramètre avant de choisir ce jeu. Au lieu de magie ou de compétences divines on trouve une pléiade de capacités, assez bien faite. On peut imaginer facilement que ce système remplace la magie.
En conclusion si l'on cherche un jeu tout en finesse avec de belles histoires de sorcier et de dragon, on s'est tromper de jeu. Par contre si l'on veut un jeu très terre à terre, sans onirisme mais avec de l'intrigue politique, on est au bon endroit. Ce jeu permet au scénariste un peu travailleur de faire de très belles histoires d'intrigue ou d'enquête.