Les Chroniques de l'Imaginaire

Kill Bill (Kill Bill - 1)

6 ans qu'on l'attendait. Quentin Tarantino sort de son ermitage américain pour nous lancer dans une histoire de vengeance violente et grinçante.L'histoire de Black Mamba (Uma Thurman) est une tragédie. Alors qu'elle allait se marier dans une chapelle du nouveau Mexique, une troupe de tueurs professionnels débarque et massacre la totalité des participants au mariage. Seule survivante de cette fusillade, Black Mamba, après 4 ans de coma, décide de venger la mort de ses amis et de l'enfant qu'elle portait. Comme d'habitude avec Quentin Tarantino, le scénario est simple et rapide, et l'entrée en matière est un choc.

L'univers de Tarantino est étrange, un mélange de western spaghetti, de film d'action tout droit sorti de Honk Kong et de manga. Les références à ces trois types de films sont constantes (des musiques d'Ennio Moricone jusqu'au jogging jaune et noir d'Uma Thurman). Les scènes d'actions se suivent sans jamais se ressembler, parfois physique, d'autre fois psychologique, une séquence complète est même réalisée en animation et, une fois le film terminé, on a vraiment l'impression d'avoir vu plusieurs courts métrages différents. On en aurait l'impression en tout cas, s'il n'y avait pas ce petit plus Tarantinesque. Ce découpage en chapitre dont seul le réalisateur connaît le classement, rendant encore une fois le film saccadé et imprévisible.

Kill Bill est une merveille de violence grinçante, chaque moment, chaque combat est un choc, on peut être étonné ou dégoûté, mais jamais on ne s'ennuie, on n'en a pas le temps. Cette violence est, de plus, servie par des personnages hauts en couleurs qu'on dirait tout droit sortis de bande dessinée. Ce film ajoute une note étrange, tous les protagonistes, ou presque, de ce volume 1 sont des femmes. Tarantino révolutionne encore un fois un style que chacun qualifiait de viril. Bruce Willis peut aller se rhabiller car voilà Uma Thurman, et j'aime mieux vous dire qu'elle n'est pas contente.

Un grand Tarantino, alors qu'on pouvait penser qu'il avait disparu après le médiocre Jacky Browm, revient avec une histoire à couper le souffle. On reste scotché à son siège tout le long du film et on est ébahi par ce mélange étrange d'esthétisme et de sang. Tout est exagéré, le sang perdu par les victimes de Black Mamba, le caractère des personnages. On ne regrettera qu'une seul chose, de devoir attendre le deuxième tome pour en apprendre d'avantage. Un film qui va bien plus loin que ses trois précédents mais dont l'identité cinématographique est indéniable. A déconseiller à tous ceux que l'hémoglobine dérange.