Les Chroniques de l'Imaginaire

Roadmaster - King, Stephen

Ned vient de perdre son flic de père dans un banal accident de la route. Pour arriver à faire son deuil il hante les locaux et les anciens collègues de son père. Pour les aider, il ratisse les feuilles, dégèle le parking fait de menus travaux d'entretien.

Un jour d'été il constate que les vitres du hangar B (qui semble ne plus servir à quoi que ce soit) sont sales. Muni d'un chiffon et d'eau savonneuse il entreprend de les nettoyer et là, il voit une Buick 8 Roadmaster flambant neuve !

C'est à Sandy Deaborn, le chef de poste, de lui raconter l'histoire de la Buick.

Vingt cinq ans plus tôt, la roadmaster est arrivée dans la station pour faire le plein d'essence, son étrange « propriétaire » disparaît et la police se retrouve avec cette voiture qui n'en est pas une : batterie débranchée, planche de bord factice, matériaux de construction d'origine inconnue. Les policiers et surtout Curt Wilcox, le père de Ned, décident de la garder, surtout pour l'éloigner des regards indiscrets qui auraient fait le bonheur des journalistes.

A partir de là, les phénomènes les plus étranges vont commencer à se produire. Un froid glacial règne par moment dans le hangar B, surtout à l'approche de ses séismes lumineux, un policier va disparaître, mais surtout des « animaux » semblant venir d'une autre planète sortent du coffre de la Buick et meurent presque instantanément.

La Buick 8 serait-elle une porte ouvrant sur un (des) univers parallèle(s) ? Aucun des policiers qui auront gardé le secret pendant plus de vingt ans ne pourra le dire réellement. Elle est tellement mystérieuse, même Curtis qui est surnommé le Docteur Es Roadmaster tant il est passionné par cette « voiture » n'aura pu résoudre le mystère avant de mourir ... mourir à cause de la Buick ?

Ned écoute le récit de Sandy avec passion, avec une sorte de curiosité de plus en plus malsaine au fil de l'histoire, la Buick l'appelle, l'attire, comme elle avait essayé d'attirer en elle ceux qui ont osé s'approcher d'elle.

L'avis dArsenik_ :

Comment pourrai-je dire du mal d'un roman de Stephen King ? Même pour ses romans les moins réussis, je trouve qu'ils sont géniaux. Aucun ne m'a déçu et celui là encore moins. Ce livre marque bien un retour aux sources pour King : un roman court, modeste, mais dont l'efficacité, certes Old School, est indéniable. Ici, on touche à l'indicible, à l'innommable, et on retrouve ce qui faisait tout le charme de King avant qu'il n'applique sa formule à tous ses livres, à savoir la confrontation de personnages banals à un événement extraordinaire dont le sens leur échappera jusqu'au bout.

La technique d'écriture est très attirante : un va-et-vient entre le passé et le présent qui, à chaque fin de chapitre, te pousse à lire la suite pour savoir ce qui va se passer. Les passages concernant le passé donne l'impression d'être d'une teinte sépia. Stephen King nous tient en haleine comme Sandy tient Ned dans le roman.