Les Chroniques de l'Imaginaire

Vice-Versa - Self, Will

Deux nouvelles dans ce roman. Mais deux nouvelles qui ne peuvent être séparées l'une de l'autre. Dans ses deux nouvelles il n'y a qu'un seul sujet : le sexe, le sexe en tant qu'organe et en tant qu'acte aussi. L'une des nouvelles concerne le sexe féminin et le second celui des hommes. Mais ce n'est pas parce que dans la première nouvelle le personnage principal est une femme que l'on y parle du sexe féminin et inversement dans la seconde nouvelle où c'est à un homme que nous avons a faire mais où il est uniquement question de vagin et de clitoris.

Carol :

Carol s'est mariée jeune avec le seul homme qui, une seule et unique fois, lui a fait ressentir un orgasme malgré de diverses expériences sexuelles. Jour après jours, son mari Dan sombre dans l'alcool et Carol dans la solitude. Petit à petit, elle prend alors l'habitude de rester nue dans leur appartement et de se caresser. Avec de plus en plus de plaisir. Jusqu'au jour où une protubérance apparaît entre son clitoris et son vagin. Doucement celle-ci grandit, s'allonge pour devenir un pénis. En même temps que l'évolution physique, le comportement de Carol évolue. Elle devient de plus en plus sure d'elle, elle se sent invulnérable. Un peu comme un homme (stéréotypiquement parlant bien sur). Et son mariage ? Dan va bien un jour ou l'autre s'apercevoir du changement physique de sa femme. Même s'il ne « monte pas à bord » (pour reprendre son expression), il lui arrive certains soir d'ivresse de vouloir essayer. Quand ce jour arrivera

Bull :

J. Bull est rugby man. Malgré son apparence de force, il est très sensible et surtout timide avec le sexe opposé et donc a de gros problèmes à aller vers les femmes. Un matin, réveil laborieux à cause des nombreuses bières bues la veille avec ses copains rugbyman. Il faut pourtant qu'il se lève. A ce moment sa main touche l'arrière de son genou. Il aurait dû sentir la peau, ses poils roux mais à la place sa main détecte de la chair. Après une toilette rapide il fonce chez son médecin avec en tête les pires blessures qu'il peut imaginer. Et surtout s'inquiète de n'avoir rien senti la veille. Mais son état d'ébriété a pu l'anesthésier

Voici qu'entre en scène le second personnage principal : Alan le médecin. En voyant la « blessure », le toubib décide de garder pour lui sa découverte et raconte un bobard à son patient et protège le sexe féminin qui est apparu dans le genou de Bull avec un beau pansement de professionnel. Mais dans la journée il pense, pense et pense encore et encore à cette magnifique chatte, plus belle que toutes celles qu'il a pu rencontrer dans sa vie sexuelle. Le soir il décide de retourner voir Bull chez lui et lui dit la vérité. Après une crise d'hystérie typiquement féminine, Bull se laisse séduire. Ils font l'amour. Non pas de manière homosexuelle. Alan pénètre et déflore le vagin de Bull. Mais que va devenir cette relation hors norme (c'est le moins que l'on puisse dire). Alan ne peut sacrifier sa carrière et sa famille. Bull devient de plus en plus fragile, soumis, désespéré, un peu comme une femme (stéréotypiquement parlant bien sûr).

L'avis dArsenik_ :

Des phrases parfois choquantes ou plutôt crues qui dénonce le rôle donné à chacun des deux sexes. Une des phrases du livre le résume très bien : « Plus tu perturbes les gens, mieux c'est. ». Et c'est bien ce que veut faire Will Self dans chacun de ses romans. Dans celui-ci la sexualité bestiale prédomine (il y a une scène de viol dans l'une des deux nouvelles, je ne vous dit pas qui viole qui surprise) mais il est aussi question de l'alcoolisme, de l'entourage des alcooliques, de la prostitutions et perversions sexuelles. Autant l'histoire de Carol devient risible, tragi-comique, autant Bull devient attachant et fur et a mesure.