Les amis du professeur ne savaient pas trop s'ils devaient considérer ses propos comme les élucubrations d'un vieux fou perdu dans ses rêves délirants, ou s'ils devaient y voir l'attestation de son génie. Voyager dans le temps. Voilà ce que le professeur prétendait avoir tenté, et réussi ! Sa démarche, sa tenue vestimentaire et son air las ajoutaient une touche d'authenticité indéniable à son récit. Mais jusqu'à quel point pouvait-on se fier à l'homme de science ? Le professeur n'était-il pas allé, cette fois-ci, au-delà des limites du supportable, là où la raison s'effondre ?
La machine à explorer le temps est un grand classique de la science-fiction, dans l'esprit typiquement réaliste de la littérature fantaisiste du XIXème / début XXème. Si le récit est convaincant, c'est qu'il est relaté par un homme de science, à l'esprit fondamentalement rationaliste. Le professeur ne parle jamais qu'en hypothèses, réserve toujours ses conclusions à des observations ultérieures, plus rigoureuses, plus méthodiques. C'est ainsi qu'il part, pour son troisième voyage, avec un appareil photographique. L'allure austère du récit, son vêtement scientifique lui donne l'aspect des faits divers, ceux qu'on peut lire dans le journal : une manière de jouer avec la crédulité du lecteur, ou avec son envie de croire...
Très efficace, un roman qui na pas vieilli d'un poil, bien que je lui préfère La guerre des mondes. A lire pour parfaire sa culture "classique" ou pour le plaisir de (re)découvrir le style très british du pionnier de la SF.