Eternal Sabbath est le nom donné à un gène créé par des scientifiques, ayant les propriétés de prolonger la durée de vie d'un individu de 200 ans, de l'immuniser à tous les virus, de lui accorder un facteur de régénération accélérée... et quelques pouvoirs.
Ryôsuke Akiba est un jeune homme doté de ce gène ; il suscite bien des intérêts de la part d'une spécialiste du cerveau qui va tenter de l'hypnotiser afin de percer les mystères de son passé et faire le jour sur ses liens avec Isaac, un enfant prodige et leur évasion du laboratoire qui les a vus naître.
Derrière cette histoire un tantinet étrange, se cache en réalité un scénario fort intéressant, entre la science-fiction et le thriller. Même s'il est difficile d'aborder l'histoire depuis ce volume (les noms ne sont cités qu'à de rares moments et la première fois tardivement), on rentre finalement vite dedans une fois les engrenages bien compris.De plus, malgré un dessin qui font de tous les personnages (ou presque) de parfaits androgynes, ils dégagent un charisme très fort ; c'est surtout le cas pour Ryôsuke et Isaac bien sûr, mais aussi pour la spécialiste, plus "humaine" dans son approche de la situation (vous comprendrez en lisant) et donc un peu plus attachante.Sur le fond, les personnages savent faire preuve de pas mal de réflexion vis-à-vis de thèmes très variés (l'éducation, ...) et on sent bien la volonté de l'auteur de faire transparaître ses idées sur ces sujets à travers ces personnages. Et on ne peut s'empêcher, ne serait-ce que pour soi-même, d'argumenter une discussion imaginaire avec le point de vue exposé. Appréciable, vu qu'on ne s'y attend pas forcément.
Eternal Sabbath est donc une agréable découverte même s'il est indéniable que son style particulier, notamment niveau graphique, ne ralliera pas le plus grand nombre. Il mérite pourtant un (sacré) coup d'oeil.