Les Chroniques de l'Imaginaire

Musique de la Frontière - Silhol, Léa

Un monde, une époque, les nôtres. Début du 21ème siècle les humains "bien-pensants" sont effrayés par la naissance d'enfants différents. Ils sont beaux, trop beaux, ont des pouvoirs surnaturels et sont proches de la nature.

Vulgairement ils sont appelés des « coucous », ou plus poliment « changelling », car on les accuse d'avoir été échangés par leur peuple contre des bébés humains. Mais ce sont simplement des Fays, nés au hasard des familles humaines. Des êtres merveilleux que les humains vont enfermer dans des centres-prisons car ce qu'on ne voit pas n'existe pas ! Jusqu'au jour où l'un d'eux va se révolter, s'enfuir vers Seuil, ville au bout du bout du monde qui deviendra leur pays. Il va libérer les autres, les conduire à Frontier (autre nom de Seuil). Les autres suivront d'eux-mêmes, trouvant au fond de leur coeur le chemin qui mène à Frontier.

A travers douze nouvelles la conteuse Léa Silhol nous présente les personnages emblématiques du peuple des Fays. C'est à travers ces textes que le puzzle de l'histoire Fay va se dessiner, on y découvre Shade, le leader et découvreur de Seuil, le jeune Gift qui a suivi son instinct pour trouver Frontier, le duo inséparable Jay / Fallen ou encore Candle qui n'a pas connu l'horreur des centres.

Chaque mot de ce premier volume du Dit de Frontier semble couler naturellement comme une douce musique, parfait pour découvrir l'univers de fantasy urbaine de la tisseuse Léa Silhol. On n'y fait que survoler Seuil car l'histoire des Fays n'est pas finie et je garde espoir d'un deuxième volume très rapidement. Pour ne pas quitter encore le pays des Fays, Natacha Giordano offre une postface où elle tente de percer les mystères de Seuil et de l'écriture de son amie Léa, tout comme Jess Kaan qui lui a donné une magnifique préface. N'oublions pas de parler de la magnifique couverture d'Amar Djouad et des féeriques illustrations intérieures de Frédérique Berthon.