Le genji monogatari, ou "dit du genji", écrit par une dame de compagnie, raconte la vie amoureuse du fils d'un empereur de l'époque heian. C'est LE récit romanesque japonais par excellence, un monument de la littérature classique japonaise. Et voici sa version moderne, en manga, mettant en scène non seulement les réincarnations des protagonistes du genji monogatari, mais aussi les personnages originaux du XIème siècle.
Hakuri, le jeune prince, est tombé désespérément amoureux de la nouvelle épouse de son père, Dame Fujitsubo. S'étourdissant de conquête en conquête, il rencontre un jour Murasaki, toute jeune fille à peine sortie de l'enfance. A cause de sa ressemblance avec Dame Fujitsubo, il l'enlève, et la façonne en son idéal féminin. Pourtant, il continue sa vie de libertin.
Pendant ce temps, Hadjuki a bien du mal avec les filles de son lycée ! En effet, son corps se met à trembler dès qu'il en approche une, au point parfois qu'il en a les jambes littéralement coupées, et s'effondre ! Jusqu'à l'arrivée de Shû, une nouvelle, dont il tombe amoureux. Étrangement, il arrive parfois à surmonter son tremblement, avec elle. Mais rien n'est simple, quand on est la réincarnation d'un grand séducteur, et que cet esprit du passé prend possession de vous à votre insu ! D'autant que Shû est en fait la réincarnation de Murasaki...
Avec un dessin très agréable et une mise en scène dynamique, Sous un rayon de lune nous conte une bien difficile relation adolescente, contrariée par le passé des amants. Deux êtres se sont reconnus, un peu trop même. Pour l'instant, seules les difficultés sont apparues. Gageons que les vies nouvelles seront aussi des chances nouvelles de faire mieux !
Contrairement à la plupart des Shojo, dans ce récit, les causes des difficultés amoureuses des héros ne sont pas extérieures (différence de milieu, condisciples jaloux...), mais intérieures. Les protagonistes ont créé leurs propres chaines. Ils sont le frein à leur propre bonheur, par "malédiction" ancestrale, certes, mais aussi par fierté, car en ne reconnaissant pas leurs faiblesses, ils empêchent les autres de les aider à les surmonter. Cet originalité ouvre la réflexion sur les limitations humaines, la fierté mal placée, le poids des fautes passées, et probablement, plus tard, le pardon.