Les Chroniques de l'Imaginaire

Le calepin jaune (Le calepin jaune - 6)

Le Calepin Jaune que nous avons attendu tout l'été est enfin entre nos mains fébriles. Suite à quelques soucis que l'équipe du Calepin, menée d'une main de maître (dans un gant de velours) par Estelle Valls de Gomis, a su surmonter brillamment. Ce sixième Calepin Jaune en est ressorti que plus jaune avec un léger embonpoint qui n'est pas pour déplaire à ses lecteurs.La machine à remonter le temps est prête, les voyageurs en partance pour le XIXème siècle, en voiture s'il vous plait, départ immédiat.

Premier arrêt chez Charlotte Bousquet pour rencontrer une Persona Non Grata, par le biais des pensées et du journal d'une jeune acrobate, qui a cru rencontrer l'amour qui la sauvera du vide. Mais, malgré tout, le spectacle continue et le vide l'attire inexorablement. Nous repartons faire une courte escale avec Mathieu Fortin (éditeur de Brins d'éternité) pour qui le mois de Février : Renaissance. Mois le plus froid de l'année en nos contrées mais d'autant plus froid pour le coeur du narrateur, qui ne souhaite qu'une chose : retrouver les siens qui ne lui rendent plus visite. Mais voila que notre train ralentit à l'approche du sombre village de Nihil Messtavic, personnage étrange dont les textes nous arrivent par le biais de sa légataire testamentaire Vedma Nàdasty. C'est La dernière lettre qu'il est en train d'écrire, celle où il raconte comment la bête, le mal incarné, a pris possession de sa tendre épouse puis de lui-même et surtout comment il va réussir à le vaincre. Notre ballade dans le XIXème siècle n'est pas pour faire un Voyage à Bain comme Renaud Cerqueux, mais nous allons nous y arrêter pour, tout d'abord, découvrir la magnifique et très élaborée architecture de la ville mais surtout commencer à entrevoir ses vices et les turpitudes de ses résidents. La ville est grande et pleine de mystère, nous en découvrirons plus dans les prochains Calepin Jaune. Mais voici Le vieil Emile, qui nous rejoint avec Franck Guilbert (directeur des Editions Nuit d'Avril). Ce vieil ivrogne qui picolait la gnôle faite illégalement par son frère. Les habitants étaient tellement habitués à le voir déambuler avec ses deux bouteilles dès la tombée de la nuit... Mais pourquoi ne parle-t-il plus à personne depuis la mort de son frère ? Et où continu-t-il à trouver de l'alcool ? Le secret du vieil Emile à toujours été gardé précieusement par les villageois. Tandis que notre train ralenti nous pouvons voir les restes calcinés d'un bâtiment. Ceci est la conséquence Sur un air de folie de la clairvoyance d'un clerc de notaire qui a cru débusquer l'antre d'un nid de vampire. Comment ne pas penser à ces êtres affamés de sang face à une femme qui ne vit que la nuit, ne se regarde jamais dans une glace et qui ne supporte pas l'ail. Malgré tout l'amour qu'il lui porte et toute la joie de vivre qu'elle lui donne, il fallait qu'il agisse pour le bien de l'humanité, comme nous le fait si bien comprendre Stanislas Delaplace. Mais que se passe-t-il, notre train qui nous mène en voyage dans le XIXème siècle s'est arrêté brusquement et un cri retentit : C'est est assez ! C'en est assez de toutes ces questions qui reviennent sans arrêt pour Vanessa Duval-Gagné, des questions, des réponses mais les unes correspondent-elles avec les autres ? Un peu de calme après ces dernières turbulences que notre voyage connait, un peu de tendresse avec Corinne Molina qui a vu La rencontre, celle de deux êtres qui s'attirent l'un l'autre, qui s'aiment et qui enfin, après des siècles de solitude, vont pouvoir s'aimer pour l'éternité. Armand Cabasson, un verre d'absinthe à la main nous conte maintenant Les riches heures gothiques victoriennes de Lord Soffen. Les turpitudes de ce Lord sont salaces et sanguines mais longues et c'est pourquoi nous ne saurons de lui que le minimum pour le retrouver dans les prochains numéros du Calepin Jaune. Et voici enfin la suite tant attendu de Vous m'avez fait former des chimères de Leonor Lara pour terminer notre voyage dans le temps. Vous savez, ce village hanté par une bête monstrueuse que personne n'a réellement vu, mais qui décime les animaux et effraie les enfants et les femmes et même les plus endurcis des hommes. Il se passe des choses étranges dans le château de Gussen mais notre héros n'est pas encore au bout de ses surprises.

Un Calepin Jaune en retard soit mais un Calepin Jaune bien rempli comme vous pouvez le constater ! Et comme on dit il vaut mieux tard que jamais. Les dix nouvelles présentées ici n'ont rien à envier les unes aux autres, tout ce qui fait le charme du XIXème siècle y est présenté : les âmes damnées, les vampires, les chimères, les fantômes et le tout illustré juste comme il faut pour ne point trop en dévoiler par Michelle Bigot, Fablyrr et Estelle Valls de Gomis en personne. Il n'y a pas d'article ni la rubrique "A voir ou à revoir" mais elles reviendront bientôt dans les prochains numéros. Uniquement des nouvelles à faire pâlir les meilleures anthologies. Un vrai régal !