Les Chroniques de l'Imaginaire

Heads (Heads - 2) - Higashino, Keigo & Mase, Motorô

Jun est un jeune homme plutôt effacé et timide, à la vie on ne peut plus banale, apprécié de son entourage pour son calme et sa douceur. Lors d'un braquage, il commet un acte héroïque qui va irrémédiablement changer sa vie : il s'interpose entre le malfaiteur armé et une fillette sur laquelle celui-ci allait tirer ! Résultat : une balle dans la tête, félicitations ! Heureusement les progrès de la médecine et un donneur compatible vont faire de lui le premier receveur dune greffe dune portion de cerveau adulte. En convalescence, notre jeune ami va constater malgré tout quelques légers troubles post-opératoires.

Dans ce second volume, ce diagnostic devient de plus en plus discutable vu ses crises de fureur, totalement incroyable si l'on considère son caractère habituel. S'ajoute à cela une ambition grandissante, ce qui le rend plus qu'antipathique à ses collègues, ainsi que des relations avec sa petite ami qui vont bizarrement se modifier. En menant l'enquête, il découvre que son donneur avait, lui, un caractère irascible : la greffe serait donc peut-être en train de le transformer petit à petit, ces comportements incompréhensibles et violents ne viendraient peut-être pas de crise de nerfs passagères. Bref, c'est l'horreur qui débute : se voir petit à petit grignoté par un autre qui prend possession de son corps !

Alors que le récit aurait pu basculer dans le grandiloquent, l'atmosphère reste relativement légère, les quelques manifestations violentes étant encore espacées. On peut regretter cette temporisation qui ne nous fait pas avancer très vite, de même que l'on peut regretter un dessin plutôt banal, assez plat. La mise en évidence du changement de personnalité est assez curieuse : des yeux exorbités lors des crises au ton calme lors des discussions entre collègues, on se met à douter de la progression de l'emprise, tant il semble que celle-ci agit à plein temps au boulot et traîne par ailleurs. La base est intéressante mais le traitement reste en retrait, malheureusement.