Difficile d'échapper à la tétanie devant le talent de psychologue déployé par Yayoi Ogawa. A moins d'être une femme, peut-être. La finesse de sa connaissance de l'âme humaine, tant masculine que féminine, peut être comparée à celle d'un acupuncteur pour l'anatomie. Et ce n'est pas le caractère fictionnel de l'oeuvre qui permet de relativiser ce constat.
Fidèle à son exigence, la mangaka livre une fois de plus un parfait condensé de kitsh, de pure classe, et d'auto-dérision. Maintenant que les bases de l'histoire sont posées, Yoyoi Ogawa s'est permise d'introduire un nouveau personnage, rivale de Sumiré dans la course à l'Hasumi, le grand brun un peu chiant avec qui rivalise Momo. L'idée est bonne, la nouvelle venue jouant simultanément sur le tableau de la naïveté la plus cruche et de l'opportunisme féminin le plus impitoyable. Emouvant et cruel, tout à la fois.
Un mot enfin sur les planches de couv' insérées entre chacune de six parties de ce volume, exemples typiques du puissant esprit glamour que dégage depuis son début ce manga. On y découvre tantôt une Sumiré déguisée façon sixties - comme libérée de ses tendances vieilles filles le temps d'une pleine page, tantôt un Momo méconnaissable, resplendissant d'assurance, de maturité et d'élégance, sans compter ces planches pleines d'humour qui nous laissent imaginer ce que serait un Kimi Wa Pet version Grease!
Encore un pur régal de lecture.
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