Le jeune Jun-Ichi Naruse, qui a subi une transplantation d'une partie de cerveau, à la suite d'une attaque à main armée dans laquelle il s'était illustré comme otage héros-sauveur-de-petite-fille, se démène pour connaître la vérité sur son opération. En effet, il ne peut que constater impuissant à un changement de ses comportements : lui qui était si doux, si effacé, se voit parfois déchaîné par de simples situations anodines.
Une folie meurtrière s'empare alors de lui et gare à celui qui se met en travers de son chemin ! Méfiant, il enquête et interroge le père du donneur, histoire de connaître un peu mieux le caractère de celui-ci. Cela semble une impasse, puisque cet autre jeune homme était lui aussi plutôt aimable. Sauf qu'une remarque le met sur une autre piste : le donneur annoncé est-il le vrai ? A cela s'ajoutent des relations de plus en plus difficiles avec son entourage et la sensation de se faire grignoter petit à petit par une autre personnalité.
Autant dire que la situation de héros n'est pas des plus confortables et le déroulement du récit nous rend tout cela plus palpable, et ce de manière plus réussie que dans le tome précédent. On sent que la bascule s'est déjà beaucoup plus ancrée en lui et le fait qu'il gagne en assurance le met dans une position plus intéressante également pour être actif dans les situations qui se présentent. On sent bien sa détresse et les phases de folies et de calme sont bien traitées graphiquement, renforçant les sensations de malaise de manière efficace, même si le trait n'est pas vraiment élégant. L'histoire devient de plus en plus cynique et si les surprises n'en sont pas toujours, les enchaînements et péripéties se succèdent avec un bon rythme, toujours crescendo, si bien que la lecture est assez prenante.
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