Le 17 février 2006 seront publiés en un volume les deux autres romans de la Trilogie du Latium, relecture romanesque et féérique de l'Enéide. Le premier, Le Peuple de la Mer, met en scène la halte d'Enée à Carthage et des amours qui le lièrent à Didon. Le second, La Dame aux Abeilles, s'attarde autour des personnages de Remus et Romulus, les deux grands emblèmes de la romanité. Retour sur un évènement littéraire qui risquerait injustement de passer inaperçu.
Dans Le peuple de la mer, nous rencontrons Iarbas le roi-éléphant, animal majestueux et tyrannique, tantôt noble et attachante créature, tantôt inquiétante et macabre figure mortuaire. Apparaissent aussi Anna la femme-girafe et Achate l'ami aux taches de rousseur. Ascagne, le fils d'Enée, échafaude mille plans d'amours pour son père, tandis qu'un bateau-ours rêve d'une nouvelle figure de proue.
Dans La Dame aux abeilles, les héros troyens ont des noms d'oiseaux, les dryades rêvent d'union sensuelles et les poèmes s'écrivent en lettre de feux. On aimerait y visiter la Vallée des Singes Bleus et voir les jumeaux ne jamais s'éloigner l'un de l'autre.
Ordonnés par un sens de l'harmonie et de la justesse virtuose, ces deux récits forment, avec Le Phoenix Vert, un chur puissant et évocateur. Sur le plan narratif. Comme sur le plan descriptif.
Swann est un orfèvre, son phrasé sculptural. Alliant la puissance interprétatrice d'une subjectivité toute moderne à l'impact symbolique des récits antiques, il est le résultat impossible et pourtant avéré d'une dialectique de l'émancipation et du classicisme.
Swann est le Feuerbach de la littérature féérique.
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