Il arrive parfois, au cours dune promenade, de tomber sur un objet hétéroclite dont on ne peut cerner la nature. Dans le monde de la bd c'est pareil : certains bouquins échappent à toute classification, à tel point qu'il est difficile de savoir s'il s'agit dun chef d'oeuvre ou d'un trompe-l'oeil-cache-misère. Gplus en fait partie, oeuvre particulièrement difficile à cerner et à évaluer, manhwa brouillon et élégant, vulgaire et intriguant. Alors, pure daube ou coup de maître ? Difficile à dire.
Une chose est sûre : le dessin attire l'oeil. On ne peut manquer de penser à Blame ! lorsqu'on feuillette G+, tant pour le charac-design que pour la violence des traits. Les thématiques principales (la monstruosité, le mal absolu, la culpabilité) s'allient au style de Mook pour produire un objet viril, sauvage et classieux.
Cependant, l'aspect vraiment décousu de l'intrigue rend l'immersion difficile, où s'enchaînent sans raison des combats dépourvus de sens. Une manière de traiter l'absurde sous un angle post-cyberpunk ? Peu convaincant. On soupçonne l'escroquerie scénaristique : des personnages en aspect mystérieux, mais vides en réalité. Un personnage soit-disant cool, mais agaçant en fait, et dont on ne parvient pas à comprendre le comportement.
Vous pouvez courir acheter Gplus si vous êtes capable d'apprécier les dessins par eux-mêmes. Mais attention, l'histoire s'annonce quant à elle cousue de fils blancs. En cas de doute, attendez les chroniques du numéro 3 et 4 qui fourniront un verdit plus tranché.
Le synopsis est simple : un Prince-Démon se voit divisé en plusieurs êtres. L'un d'eux décide de partir explorer la Terre. Mais ses autres mois vont tout tenter pour le récupérer, afin de retrouver leur unité et devenir le mal absolu, Gplus.