Axis est un véritable héros : sur ses épaules repose le double fardeau de la prophétie et de la guerre. Il est devenu l'Homme-Etoile, le plus puissant Envoûteur que le peuple ailé Icarii ait jamais connu, et doit maintenant unir les trois races afin de restaurer la paix. Cependant Borneheld, son demi-frère haï, est tout aussi déterminé à l'empêcher de reprendre le contrôle de Tencendor, autrefois la plus grande nation du monde. Dramatique destin que celui d'Axis, pris entre les deux femmes qu'il aime : l'une incarne la noblesse, la beauté et l'intelligence, l'autre est une féroce guerrière. Et comme si ça ne suffisait pas, il est pourchassé par le maléfique Gorgrael, un monstre dément décidé à détruire tout ce qu'Axis s'efforce de préserver. Mais peut-on arrêter l'homme qu'on appelle Tranchant d'Acier ?
Et autant vous rassurer de suite, le présent synopsis est tout de même assez loin du roman en terme de qualité.
Digne suite ?
Après un premier tome très réussi (et dont vous pouvez retrouver la chronique ici-même), c'était bien là le défi à relever pour Sara Douglass, faire d'Envoûteur un deuxième opus n'ayant pas à rougir devant son aîné. Il faut dire que l'intrigue ayant été, d'ores et déjà, posée de fort belle manière, on était en droit d'attendre beaucoup de son déroulement.
Des personnages toujours mieux construits
A commencer par notre Tranchant d'Acier, devenu désormais l'Homme Etoile. Héroïque et déterminé, Sara Douglass se paie le luxe d'en faire aussi un être avec ses défauts, ses contradictions, ses obsessions et ses excès, un être capable d'injustice et d'orgueil. Cette ambivalence, pas toujours fréquente dans les romans de fantasy, offre au récit une profondeur supplémentaire. Axis n'en est pas forcément moins attachant (quoi qu'il en soit, parfois, presque exaspérant), mais il devient plus crédible encore.
Et Axis, bien que sans doute le meilleur, n'est qu'un exemple parmi d'autres.
A ses cotés on retrouve désormais Azhure, nouvelle femme forte du roman, qui voit son importance décuplée par rapport au premier tome. Guerrière, intrépide mais pourtant fragile et sentimentale, elle va jusqu'à ravir le rôle d'héroïne à Faraday. Cette dernière, justement, est bien moins présente dans le récit, et son personnage parait avoir toujours aussi peu de prise sur l'histoire, ce qui était d'ailleurs l'un des rares reproches que j'avais fait au précédent opus. Au lecteur désormais de choisir son camp entre les deux femmes, attendant qu'Axis fasse de même à la fin du tome.
A coté de ces trois grandes figures, on peut, et l'on doit, noter la présence toujours aussi intéressante des alliés d'Axis qui ne se contentent pas de servir de faire valoir aux personnages principaux. Bien que n'ayant pas la même exposition que leur chef, ils n'en sont pas moins tout aussi bien ciselés, et l'on se dit que nombre d'entre eux mériteraient presque leur propre récit.
Le bémol...
Encore une fois, il vient des ennemis. Presque stéréotypés pour certains, encore assez peu travaillés pour d'autres. Ce deuxième tome, qui présente surtout l'affrontement entre Axis et son demi-frère, ne leur offre toujours pas toute la place qu'ils pourraient occuper. Et si Borneheld s'étoffe un peu, gagnant en complexité, la (relative) déception vient surtout de Gorgrael, proclamé grand méchant par la prophétie dans le premier tome, et qui semble, à l'instar de Faraday, proche de se faire ravir sa place par un autre.
Mais finalement, cette faiblesse n'existe que par la grande force des personnages de l'autre camps, difficile dès lors de trop s'en plaindre.
Au final...
Vous l'aurez compris, à mon sens la grande force de cette série tient d'abord à ses nombreux et particulièrement bien soignés, personnages. L'histoire, dont je ne vous priverai pas de sa découverte lors de votre lecture, donnant l'air d'être avant tout au service de ses protagonistes. Et c'est ce qui rend cette série si attachante et captivante. D'autant que l'univers de Sara Douglass, rencontré dans le tome précédent, s'enrichit un peu plus encore, augmentant d'autant l'attrait de cette sa trilogie.
En somme, une lecture tout ce qu'il y a de plus recommandable...