Les dragons voient s'étendre autour deux une mystérieuse maladie, le Veill, qui transforme tous les êtres vivants en abominables monstres dépourvus de leur ancienne conscience humaine. C'est la raison pour laquelle les jeunes filles vierges, seules créatures à ne pas être touchées par cette affreuse maladie, sont formées généralement de mère en fille afin de combattre à l'épée les immenses créatures au souffle de feu
C'est du côté de la Corée que Ange, célèbre scénariste des éditions Soleil (Paradis perdu, La Geste des chevaliers dragons, parmi tant d'autres), est allé chercher le dessinateur de sa nouvelle saga. Enfin, « nouvelle saga » si on veut car le scénario ressemble à s'y méprendre à La Geste des chevaliers dragons (5 tomes somptueux disponibles à l'heure où j'écris ces lignes).
Scénario quasi identique (les dragons, le Veill, les vierges combattantes), certes, mais pourquoi changer une formule qui a autant de succès ? Non, ici, la vraie nouveauté, la véritable claque, vient du graphisme : c'est absolument prodigieux Autant dans la finesse des traits que dans la colorisation Absolument sans faille, je vous dis ! Allez, je me lance : on a même rarement vu aussi beau dans une BD de Soleil Et je continue pour vous mettre l'eau à la bouche : les dragons sont splendides, on trouve des effets de transparence et de brouillard à foison, on a droit plusieurs fois à des dessins pleine page, et même une double page ! Les monstres ex-humains sont monstrueux, les décors sont somptueux et la jeune vierge héroïne, Alatéa, en très petite tenue de combat (chapeau Le Pixx, pour le design de « l'armure » !), a des formes, heu très intéressantes !
Mention spéciale d'ailleurs pour les premières planches qui relatent un combat de la grand-mère d'Alatéa avec un dragon. L'ensemble retranscrit parfaitement la chaleur de l'endroit avec des fonds très rouges et des effets à vous demander si vous ne souffrez pas dune presbytie soudaine
Mais attention, le scénario n'est tout de même pas en reste : Ange met particulièrement l'accent ici sur la façon dont réagissent les « politiques » de ce monde devant ce qu'ils pensent être une maladie contagieuse : le Veill n'est donc pas le seul ennemi des hommes : la folie humaine sen mêle de façon très sanglante, et sans distinction de sexe ou dâge
Une BD tout à fait spectaculaire (de 58 planches qui plus est : on pardonne là le manque de bonus pour l'édition originale...) qui se suffit presque à elle-même : on attend quand même le tome 2 avec impatience. Bienvenue chez nous, Monsieur Dohé !