Cathan Tauro se voit confier sa première mission lorsqu'un filon de fer est découvert dans la mine sise sur les terres de son clan. Il doit aller rejoindre son père pour lui faire part de la bonne nouvelle afin que celui-ci puisse prendre les mesures qui s'imposent, à savoir conclure un accord commercial, assurant ainsi le transport du précieux minerai. Cette découverte est capitale, le métal se faisant rare, il devient une source de revenus conséquents. Cathan se dit que l'avenir de son clan est assuré et le futur comte de Lépidor s'embarque pour une très longue traversée en compagnie du Sarhaddon, un acolyte du temple de Ranthas.
Ce premier volet de la trilogie d'Anselm Audley met en scène Cathan Tauro, héritier du comté de Lépidor. Ce dernier est plutôt de petite taille et fluet. Il préfère nettement nager ou étudier avec la guilde océanographique que se préparer à son futur rôle de chef de clan. Les études théoriques concernant l'économie et autre l'ennuient prodigieusement et font dangereusement chuter sa capacité d'attention. S'il ne présente rien de particulier au début du roman, il va très vite se révéler exceptionnel et doué d'un talent hors du commun. En compagnie de la belle mais froide et cynique Corvina ainsi que de Palatine, jeune fille ayant perdu la mémoire dont il fait la connaissance chez le marchand Hamilcar, il va vivre des aventures extraordinaires à travers Aquasilva. Puisqu'on a également affaire à un roman d'apprentissage, la trame de fond est essentiellement un parcours initiatique vers l'âge adulte.
Ce livre représente un curieux mélange de genres littéraires, alliant le maniement de l'arbalète avec un équipement maritime de très haute technologie à l'instar des torpilles et des canons à impulsion ; la magie et le bois-de-feu cohabitent avec l'utilisation de l'énergie éthéréenne. Au final, on obtient un curieux mélange se situant à mi-chemin entre l'héroïc fantasy et la science-fiction.
Malgré l'intérêt réel qui se dégage de ce roman, on a parfois du mal à comprendre certains choix de récit. L'auteur préfère raconter en détail une traversée maritime durant laquelle peu de choses se passent si ce n'est qu'elle sert fort longuement à la mise en place de cette trilogie, alors qu'il écourte allègrement le séjour de Cathan à la Citadelle, passant quasiment sous silence l'intégralité de son enseignement magique. Cette sélection paraît peu judicieuse car cela entraîne quelques longueurs déplaisantes qui ralentissent l'histoire et mettent à mal la patience du lecteur. Il en va de même en ce qui concerne les descriptions. Il semble que l'auteur se complaise dans les explications détaillées de paysages mais ce principe ne paraît pas s'appliquer aux fonctionnements et équipements techniques. Cette volonté est curieuse parce qu'en tant que lecteur, il paraît appréciable d'avoir des détails technologiques plutôt que des présentations maritimes ou océanographiques. Par ailleurs, l'auteur utilise des ficelles grosses comme le bras d'un champion de body-building pour expliquer certains événements ou coïncidences : sa rencontre avec Palatine étant un exemple parmi d'autres. Il existe aussi quelques incongruités du genre de celle où Corvina apprend à Cathan qu'un sous-marin important nommé l'Aeon a été détruit, (voir p 426) alors qu'à la fin du livre, il écrit dans une missive qu'il échafaude des projets dont l'utilisation de ce colossal sous-marin est la clé de voûte. Cette incohérence regarde également son lien de parenté avec Palatine dont il affirme à corps et à cris ne pas être le cousin pour soudainement revendiquer cette attache familiale de manière péremptoire. Néanmoins, l'attente est finalement récompensée. Les manoeuvres politiques ainsi que le suspens suscitent indéniablement l'intérêt. La dernière partie du roman est captivante, ne laissant planer qu'un agréable présage sur la suite de cette saga.
Cette page est une version simplifiée pour les robots. Pour profiter d'une version humaine plus conviviale, cliquez ici.
