Evelyn a vingt cinq ans. Un séjour imprévu dans sa belle-famille avec son mari et son fils de cinq ans tourne au cauchemar absolu. Une créature surgie de son enfance l'entraîne alors dans un voyage hallucinant, sensuel et totalement imprévisible, vers les forêts primaires de l'Alaska. Compagnon fantasmatique ou incarnation de Pan, la grand faune lui-même...
Qui est le Dieu dans l'ombre ?
Le début de l'histoire a de quoi surprendre, celle-ci oscille entre un présent tout ce qu'il y a de plus normal et un passé où l'extraordinaire est accepté comme faisant partie de la réalité. Ces deux temps sont parfaitement maîtrisés, que se soit par l'écriture, agréable tout en étant suffisamment concise pour faire avancer rapidement l'intrigue, ou par la justesse des relations entre les personnages.
On prend plaisir à suivre l'évolution de ces relations, à voir Evelyn s'enfermer dans la toile d'araignée qu'est sa belle-famille en essayant de se débattre, à la voir fuir le monde réel pour celui de la nature. Comme elle, on avance à tâtons dans l'histoire, en se demandant où celle-ci va bien pouvoir nous emmener.
L'image du faune est très intéressante, à la fois animal et humain, bestial et doux, instinctif et raffiné. On le découvre non par son histoire mais pas ses actes, on le regarde se dévoiler à mesure que l'intrigue avance, que sa relation avec Evelyn évolue.
A travers le faune, c'est la nature en général qui est présente dans ce livre, une nature qui a de plus en plus de mal à lutter contre les excès de l'homme, une nature impitoyable mais simple dans les lois qui la régissent.
Nous sommes donc face à un ouvrage se plaçant à la frontière du fantastique et de la fantasy, qui par son originalité et son sujet, devrait surprendre plus d'un lecteur. Le nom de l'auteur devrait permettre à nombre d'entre eux de ne pas hésiter à franchir le pas et de découvrir une nouvelle facette de son imaginaire.