Marzena Sowa, alias Marzi, narre toujours de manière aussi sensible et captivante les souvenirs qu'elle peut avoir des années passées en Pologne sous le régime socialiste de l'époque. Lorsque son père a dû s'absenter de la maison pour récupérer des forces parce qu'il avait attrappé un virus à cause d'une seringue contaminée, elle passa deux longues semaines seule avec sa mère. Autant dire que ce n'était pas une partie de plaisir. Mais Marzi, au final, s'en souvient comme d'un moment où le bonheur de retrouver son père surpasse tout le reste.
De la même manière, elle narre une nouvelle fois les files d'attente pour avoir un morceau de viande ou quelques litres d'essence. Et pas la peine d'essayer d'en récupérer sans les tickets distribués par l'état. Aussitôt, les regards suspicieux se lèvent.
Mais c'est aussi le moment de la révolte. Elle couve, elle grossit. D'accord, la révolte ne peut pas encore être totalement ouverte, mais les signes avant coureurs du changement sont tout de même là.
C'est avec le même plaisir qu'on plonge dans les souvenirs de Marzi. Le dessin de Sylvain Savoia joue pour beaucoup dans l'immersion dans cet univers dur que les auteurs rendent presque sympathique, voire absurde. Et on peut voir avec quelle facilité une enfant est capable de retirer le bon dans le mauvais. Parce qu'ils intellectualisent moins et laissent parler plus leur coeur.
En tous cas, cette série fait passer un bon moment en compagnie de cette petite fille naïve mais pas idiote et fait prendre conscience à quel point nous avons de la chance dans notre pays.
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