Du jour où le Comité de discipline du Parti fait appel à l'inspecteur principal Chen Cao, à Shanghaï, pour enquêter sur la corruption qui sévit à tous les niveaux, celui-ci va se trouver autant en difficulté qu'un seul chat face à des rats trop grands, trop nombreux, et conscients de leur supériorité. Echouant à s'attaquer de front à des fonctionnaires pourtant impliqués, à l'évidence, mais qui le bravent effrontément, il essaie d'agir par l'autre bout de l'échelle, en faisant appel à la belle et célèbre An Jiayi, qu'il a beaucoup fréquentée en d'autres temps. Et quand la jeune femme est assassinée, il jure de trouver le meurtrier. C'est peu de temps plus tard qu'il est envoyé aux USA en tant que chef d'une délégation d'auteurs chinois pour une tournée de conférences et de rencontres avec leurs homologues américains.
L'action de ce roman démarre lentement, et reste assez peu présente, ou du moins implicite, semblant se dérouler en marge du policier censé mener l'enquête. L'auteur nous montre un monde où les policiers marchent sur le fil d'une épée très fine entre leur devoir de maintien de l'ordre et d'arrestation des contrevenants, et l'obéissance aux ordres de leur hiérarchie, monde qui n'est pas sans évoquer les romans de Martin Cruz Smith, notamment Red Square. L'écriture de Qiu Xiaolong est particulière, émaillée de citations poétiques, totalement dépaysante. Ce n'est pas le moindre charme de ce roman policier atypique, mais très plaisant à lire.
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