Une couverture prometteuse, un scénariste qui avait déjà à son actif de bonnes bandes dessinées, un thème de soldats en marge révoltés contre l'autorité, le tout dans un monde futuriste, cela laissait supposer une nouvelle série pour le moins intéressante La déception n'en est que plus cruelle !
Pas besoin de détailler l'histoire : en gros un gradé refuse d'exécuter des ordres d'exécuter des civils et il va être rétrogradé puis envoyé dans des missions difficiles. Son équipe est plutôt soudée derrière lui. Pas de quoi pavoiser donc pour ce papier à cigarette de pitch. Le personnage principal a autant de charisme et de pêche que le premier indolent venu et les missions se traînent, se traînent On s'endort sur place alors que des mentions de chronomètre, de l'importance d'aller vite, de foncer parsèment le volume : la narration n'avance pas, le rythme tient de la limace. Par le découpage tout d'abord, le nombre de pages, mais aussi par les bulles et voix off trop verbeuses et pour la plupart bien inutiles, à part pour ralentir encore plus bien sûr. Alex Nikolavitch nous a infligés là une très mauvaise surprise !
Mais Shong ne rattrape pas la bande dessinée : les personnages sont diablement statiques (alors quand on parle de foncer, que ça dure des pages et qu'en plus on a l'impression que les personnages se la jouent tranquille pépère, ça fait beaucoup), des erreurs grossières de lignes de mouvements déconcertent, les physionomies sont si peu travaillées que l'on se demande pourquoi ne pas avoir laissé un casque fermé qui choquerait moins.
Laissons le bénéfice du doute aux auteurs qui ont certainement à prendre leurs marques sur cette série, qui laisse un goût bien amer pour ce début. Reconnaissons-leur quelques idées à potentiel futur, et un design technique plutôt fonctionnel même si peu original. A noter trois-quatre crayonnés à la fin.
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