Les Chroniques de l'Imaginaire

Ultyman au secours des musées - Ngoma Tshamala, Godéfroid

Tia, jolie jeune femme et journaliste active, est appelée d'urgence par son grand-père Merlin. Celui-ci, âgé de 90 ans, sent la mort arriver et a un secret à transmettre à Tia. Il connaît l'emplacement où trouver un super-héros mythique du nom d'Ultyman, au creux d'un baobab, quelque part en Afrique noire. Attention : le fait de trahir certains secrets concernant cet être est tout à fait mortel : une malédiction est en effet associée au héros africain...

Tout de suite, avec l'accord de ses patrons, Tia se rend en Afrique où, avec l'aide de son frère Dan, elle part à la recherche de ce fameux baobab où Ultyman est présent sous forme d'une statue de bois. Les recherches finiront par payer, puisqu'Ultyman est rapidement retrouvé et ramené sous sa forme humaine.

La science va d'ailleurs l'aider non seulement à conserver cette forme humaine même en plein jour, mais va également permettre à Ultyman de pouvoir rapidement se mettre à jour sur ce qui s'est passé dans notre civilisation ces quelques dernières centaines d'années.

Mais ce qui a réellement motivé Tia à partir à la recherche d'Ultyman, c'est Léonard... Ce vieillard milliardaire est le cerveau d'un gigantesque réseau mondial visant à dépouiller les musées de leurs trésors. La jeune femme ne supporte pas de voir le patrimoine culturel volé aux dépends des masses, pour le profit de quelques rares milliardaires. La mission d'Ulty est désormais claire : il va falloir se rendre aux États-Unis, afin de déjouer les plans de Léonard.

Ultyman au secours des musées est avant tout un livre mettant en avant la diversité. En effet, son auteur Godéfroid Ngoma Tshamala nous vient bien évidemment d'Afrique, et nous offre là un livre tout à fait curieux, loin de la masse des ouvrages que l'on trouve habituellement pour la jeunesse.

Ici, l'écriture n'a pas été retouchée, ce qui est un pari fort surprenant de la part des éditions Velours. En effet, la lecture peut paraître tout à fait étrange, voire rédhibitoire pour un large public. Je m'explique : la ponctuation est tout à fait étrange, faisant la part beaucoup trop belle aux virgules, et provoquant des phrases d'une longueur démesurée. Il n'est pas rare d'avoir une phrase parlant d'un personnage à la première personne, et d'avoir la phrase suivante parlant de la même personne à la troisième personne cette fois ! Ou d'avoir même des phrases sans verbe !

C'est donc sur la forme un livre tout à fait particulier. Il faut vraiment pouvoir surpasser cette barrière, ce que je ne suis malheureusement pas vraiment parvenu à faire... Et je doute sérieusement qu'un enfant améliore son français à la lecture de ce livre.

Sur le fond, rien de très original non plus. Et quand on voit le prix du livre, on se dit qu'un Gallimard Jeunesse de la collection Voyage en page (comme Au revoir Fénimore par exemple) est quand même un choix beaucoup plus astucieux, même s'il demeurera certes un choix plus standard.