Les Chroniques de l'Imaginaire

10 000 litres d'horreur pure : Modeste contribution à une sous-culture - Gunzig, Thomas

Pour cinq étudiants, les examens viennent de se terminer, il est temps pour eux de se détendre et de faire la fête. Kathy, Ivana, Patrice, Marc et JC prennent donc la route des vacances, direction le chalet de la vieille tante de Patrice. Ce chalet est situé en pleine forêt, juste au bord d'un lac, à l'écart de tout. Lors de la première nuit, Kathy et JC, en train de s'envoyer en l'air, remarquent qu'un individu les observe depuis l'orée de la forêt, un vagabond que JC s'empresse de vouloir expulser... Ses compagnons vont le retrouver salement amoché et Kathy ne va pas être retrouvée du tout, et la nuit ne fait que commencer...

Génial ! Ce roman est génial ! Thomas Gunzig nous gâte avec ce récit d'horreur dans lequel il reprend la plupart des éléments qui ont fait la renommée des films et romans gore ou survival horror, j'ai même retrouvé ici et là quelques références à des jeux vidéo comme Silent Hill. Nous avons une bande de cinq jeunes, un playboy (JC) richard et prétentieux, une bimbo (Kathy) bien roulée et stupide qui sort avec le richard, c'est évident, une fille débrouillarde qui a dû travailler beaucoup (Ivana), un gars plutôt dans la moyenne mais écolo (Marc) et un dernier, maladivement timide, mal dans sa peau et soumis (Patrice). Cest le casting habituel de tous les films d'horreur non ? Il ne manque que le Noir, bon à tout faire. Toujours dans la trame des références gores et horribles, les personnages ont des réactions stupides mais amusantes, telles que « Je suis tout seul en sécurité dans la chalet, je découvre une trappe menant à un sous-sol inconnu et sombre, que faire ? Y descendre bien sûr ! » Cest tellement prévisible mais que serait une histoire de ce genre sans de tels comportements ?

De plus, le style d'écriture de Gunzig est fluide, léger et simple, il se lit avec une facilité déconcertante, une fois entamé, ce roman n'est pas prêt de vous lâcher. La peur et l'angoisse ne sont pas réellement présentes dans cet ouvrage, d'ailleurs je ne pense pas que c'ait été le but recherché de l'auteur, vous garderez, par contre, le sourire tout au long du récit, ce roman est rempli d'humour et il bénéficie d'une fin digne de la qualité du reste du texte. Thomas Gunzig n'a donc pas démérité son prix Rossel obtenu en 2001 et c'est un bien bel hommage qu'il rend à cette « sous-culture fondatrice ». Les connaisseurs reconnaîtront également dans la préface et à travers l'ouvrage le ton qui le caractérise lors de ses billets pour La Semaine Infernale ou le Jeu des Dictionnaires, émissions dont je vous recommande l'écoute.

Simple à lire, alliant humour et horreur, ce roman est un petit bijou, formidable à lire. Il risque cependant de vous décevoir si vous n'êtes pas prêt à jouer le jeu ou si vous avez en horreur l'horreur !