A cause de l'incurie paresseuse de l'un d'entre eux, les vingt Titans qui avaient détruit le Vieil Empire se sont vus à leur tour supplantés par Omnius, le suresprit, l'IA dont les yeux espions sont partout. Chaque Monde Synchronisé est régit par une copie du suresprit, dont les fréquentes mises à jour sont assurées notamment par le vaisseau que co-pilote Vorian Atréides, fils du Titan Agammemnon.
Un grand nombre d'humains sont en esclavage, soit d'autres humains, sur certains mondes de la Ligue des Nobles qui s'opposent aux machines pensantes, soit des machines, sur les Mondes Synchronisés. L'histoire commence le jour où les vaisseaux des machines attaquent la verdoyante Salusa Secundus, régie par Manion Butler, et défendue notamment par Xavier Harkonnen, fiancée à la fille du Vice-Roi.
Ce roman a quelque chose de fascinant : quel dunophile acharné n'a pas rêvé de connaître la préhistoire de Dune, de savoir ce que recouvrent les termes de "jihad butlérien", ou l'origine de la haine entre Atréides et Harkonnen, ou celle du Bene Gesserit ? Il est clair que ce roman commence à répondre à certaines de ces questions, ce qui est infiniment satisfaisant.
Ce qui l'est moins, c'est que le style des auteurs n'atteint pas, et de loin !, la densité de celui de Frank Herbert, et qu'il s'y trouve de ce fait de nombreuses longueurs et répétitions qui n'apportent pas grand-chose ni à l'action ni à la psychologie des personnages. De ce fait, la frustration est presque à la hauteur de la fascination. Presque, car la curiosité l'emporte malgré tout, et tout dunomaniaque digne de ce nom ne pourra que souhaiter connaître cette histoire.