Dans l'univers de la guerre des tranchées, un soldat intellectuel a lancé un journal interne à l'armée, journal dont certains exemplaires se retrouveront dans les bacs d'un marché aux puces aux USA bien plus tard. Et c'est l'évocation d'un personnage haut en couleur qui fait voyager un journaliste américain pour retrouver l'auteur des lignes de la publication et ainsi avoir un récit de première main des événements évoqués dans Le Cur des batailles.
Et c'est l'entrevue entre les deux générations d'intellectuels que nous met en scène Jean-David Morvan et bien plus encore, à savoir les événements de l'époque, à commencer par l'apparition de ce nouveau soldat, Amaréo Zamaï, noir athlétique qui ne forçait pas au cours des entraînements mais se révélait au vrai combat. Le récit dans le récit est bien amené mais se révèle un frein aux événements : le gadget en devient inutile sinon irritant. Le premier tome ne fait qu'amorcer ce qui est annoncé comme spectaculaire
Du côté graphisme, Igor Kordey est toujours à l'aise dans les scènes de combats ou lorsqu'il faut amener des physionomies un peu particulières. Le souci vient peut-être de l'absence d'encrage sérieux et tranché dont le caractère aurait peut-être pu renforcer, rehausser certaines cases. L'optique de conserver une part de graphite est une approche discutable en ce cas, tantôt donnant des effets intéressants, mais décevante également parfois.
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