Un homme fuit, au sein de ce qui ressemble à un asile d'aliénés. Sa vie est clairement en jeu. Il atteint une porte, mais un colosse lui barre le passage : pris au piège au milieu de ce qui ressemble à un massacre. On vient d'assister à la première scène de la nouvelle série. 1949 maintenant, en République tchèque. Sarah, une jolie petite fille rousse, s'éveille difficilement : elle semble droguée.
Elle est vite prise en charge par des médecins, dont une qui a une énorme balafre au niveau du cou. La petite fille se souvient de la mort des ses parents, dans des circonstances quelle a encore du mal à faire remonter dans ses souvenirs. Sarah apprend en outre quelle n'est pas seule comme enfant, et que l'établissement s'escrime à les garder tous séparés, à cause d'un virus qui aurait été mis au point par les nazis, et qui les ferait se transformer soudainement en d'énormes monstres velus et, naturellement, carnassiers !
Mais Sarah, comme d'autres enfants, est maligne : la nuit, ils parviennent à se réunir pour essayer de comprendre. Le temps passe, et une nuit, Sarah entend des murmures provenant des murs de cet immense manoir. Rapidement, les souvenirs affluent. Ses parents ont été tués par un ignoble monstre, et elle a pu être sauvée juste avant d'y passer à son tour, avant d'être conduite en ce lieu
Les médecins semblent quand même avoir assez peur de ces enfants, et ne semblent pas du tout sûrs de l'efficacité de leur traitement. Et c'est vrai qu'ils ont bien raison de se méfier ! En tout cas, je me méfie maintenant des petites filles rousses, à la fin de ce premier tome !
J'avais déjà découvert le travail détaillé et saisissant de Tirso, dans L'oeil du diable, un one-shot superbe sur la piraterie aux éditions Paquet. Cet espagnol est doué, et a été repéré par les Humanoïdes Associés, après avoir notamment croisé un agent de Marvel Quel plaisir en tout cas de parcourir ses planches riches, qui accompagnent à merveille une histoire sombre faite sur mesure ! Côté BD, on ne peut s'empêcher de penser parfois au Pandemonium de Christophe Bec, même si les deux histoires sont quand même assez différentes... L'atmosphère rendue a ce je-ne-sais-quoi d'oppressant : un pur bonheur...
La couverture est également magnifique, et l'effet d'inquiétude sous-jacente généré par la frêle et mignonne Sarah est surprenant, un peu comme lorsqu'on regarde ce frêle gamin dans Sixième sens, ou cette petite fille dans l'Exorciste. Le manoir des murmures arrive à une période où la production en matière de BD est prolifique, et il parvient à bien sortir son épingle du jeu : du tout bon pour les fêtes de Noël, à bon entendeur !