Dans le Royaume des Mille Collines, le pays s'apprête à célébrer l'accession de fille du roi Krilen, Lumina, au titre de Princesse. Âgée de quinze ans, la princesse est très proche de son père depuis que sa mère Caari est décédée avec son enfant mort-né. Mais lors de leur première chasse commune, Krilen est victime d'un accident et Lumina apprend, dans les heures qui suivent, que son oncle Rankor, devenu régent, a prémédité la mort de son frère avec la Reine des Nécromantes, Arcanie, pour s'emparer du pouvoir.
Mais si les motifs de Rankor sont évidents, quels sont ceux d'Arcanie ? Lumina le découvre très vite : sa mère était elle aussi une nécromante, mais en voulant donner un fils au roi, elle a trahi son ordre et a fait oublier à Lumina la formation qu'elle lui donnait. Arcanie ne souhaite rien d'autre que récupérer la jeune fille comme novice et rétablir son emprise sur le royaume, que la mort de Caari lui a fait perdre.
Bouleversée, trahie, la jeune fille se sauve sur la licorne de son père et se réfugie à l'autre bout du royaume, dans la forêt où les créatures magiques connues sous le nom de Mirmidons vivent. Là, elle va pouvoir faire son deuil, apprendre à manier les armes, se faire des amis, Fodor, le maître d'armes mirmidon qui a perdu sa fille, et Ninyo, le métamorphe capable de se transformer en fille. Mais surtout, Lumina va prendre conscience de ses pouvoirs magiques, apprendre à les maîtriser, et décider de reprendre en main sa destinée, et le royaume quelle a perdu...
Que de coups de théâtre pour un premier tome ! Lumina fuyarde, Lumina guérisseuse, Lumina dompteuse, saltimbanque, guerrière, amoureuse... Pour découvrir le personnage de cette héroïne adolescente, les auteurs ont inventé une série de péripéties aussi extravagantes que rocambolesques ! Heureusement, l'histoire est bien construite. On constate bien de temps en temps une petite incohérence - d'où se fait-il que Lumina ait le pouvoir de la Lumière si Caari était une Nécromante ? -, voire quelques ficelles bien lourdes - l'amnésie de Lumina, celle de Ninyo - mais de façon générale, tout est justifié, expliqué, et si certains épisodes de l'histoire sentent forcément le déjà-vu - le coup de foudre entre Lumina et Dester-, l'ensemble a néanmoins beaucoup de charme.
L'humour omniprésent, les onomatopées qui rythment les métamorphoses de Ninyo, les joutes verbales entre les protagonistes finissent bien par être un peu redondantes, elles ont également le mérite de donner de la légèreté à l'histoire et à lui donner un second degré qui compense agréablement certaines faiblesses.
Bref, c'est un roman qui a ses défauts, ses qualités, mais qui se laisse néanmoins lire avec beaucoup de plaisir et qui a le mérite d'offrir une histoire rafraîchissante et bien enlevée, c'est déjà très bien !
A noter, ce livre, très épais, est en fait l'ensemble des quatre premiers tomes de la série Lumina, parue chez Castor Poche.