Dans un futur lointain, une petite fille, Noria, se balade, accompagnée de son drone mangaesque Ibn, dans le désert du Sahara, et ce sans le moindre appareil l'aidant à se repérer ou à respirer. En effet, la pollution a fait des ravages, et respirer sans un masque relève du suicide pur et simple, mais la jeune fille a tant rêvé de cette ultime promenade. Dautant que les étoiles filantes commencent à être nombreuses dans le ciel étoilé, plus que les vux de Noria, cela va sans dire.
Les étoiles en question n'en sont pourtant pas du tout : il s'agit d'hommes pilotant de solides robots. Ils sont d'ailleurs là incognito, surtout du gouvernement en place. Ce dernier est d'ailleurs bien particulier, comme nombre de gouvernements de l'époque : presque partout, ce sont des intelligences artificielles qui gouvernent le monde et prennent les plus graves décisions. Elles en sont d'ailleurs à se demander si l'homme est encore bien utile sur cette petite planète.
Il ne subsiste que quelques endroits où les robots et autres intelligences artificielles n'ont pas lieu d'être. Des lieux de plus en plus rares, situés dans des endroits fort incommodants pour y vivre décemment Mais les choses sont peut-être sur le point de changer, avec la découverte dans l'espace d'un corps de cosmonaute russe vieux de 165 ans Son nom ? Karpov, normalement décédé il y a bien longtemps au sein de sa mère patrie. Officiellement, tout du moins Les scientifiques de l'époque auraient-ils eu raison ? Se pourrait-il qu'il existe des failles qui remettraient toute la science des intelligences artificielles en cause ?
Si vous êtes amateur d'univers détaillés et fouillés, multiples, dont les histoires se croisent, alors arrêtez vous sur ce tome 1 de Meteors. Le scénariste, Fred Duval, est d'ailleurs un habitué de ce genre d'univers, puisque c'est tout de même à lui que l'on doit des modèles du genre de chez Delcourt que sont Travis ou Carmen Mc Callum
Ici, le scénario, développé sur 68 planches au lieu des 48 traditionnelles, propose des histoires qui n'ont a priori pas grand-chose à voir entre elles, mais nul doute que les rapports seront rapidement dévoilés avec tout le sensationnel que l'on connaît de ce scénariste. Le dessin n'est pas en reste non plus, d'ailleurs : c'est beau, détaillé, avec des couleurs vives accrocheuses. Ogaki nous régale une nouvelle fois avec un style résolument nippon, que l'on a déjà eu le plaisir de découvrir chez cet éditeur dans la rose écarlate et dans les guerriers du silence, d'après le roman du même nom de Pierre Bordage. Outre le fait que je vous conseille vivement ces deux séries bien différentes, vous l'aurez compris, ce tome 1 de Meteors démarre une série fort prometteuse, à suivre de près donc dans les mois qui viennent.
Ah... Une dernière chose : ne traînez pas trop à vous ruer sur l'édition originale : vous y trouverez des pages d'archives et de croquis ma foi toujours fort intéressants dans ce genre d'opérations...