La peste bubonique fait rage à Venise, en ces temps obscurs où la médecine en est à ses balbutiements. La lagune est d'ailleurs étroitement surveillée, afin de ne laisser sortir ni entrer qui que ce soit. Pourtant, un vaisseau gigantesque fait son apparition dans la brume. Il vient du nord, et son équipage est entièrement décimé. C'est Pellegrini, célèbre chirurgien de l'époque, qui est chargé de fouiller religieusement le navire, afin d'y trouver le carnet de bord. Mais sa découverte ira bien au-delà dune simple explication : un homme immense, presque une bête, est trouvé à fond de cale, bien vivant, sans porter le moindre symptôme de la peste
Pellegrini et son jeune assistant, Angelo, ont à charge de trouver une explication à ce phénomène. Tandis que le Doge, principale figure du christianisme à Venise, se meurt de la peste, le carnet de bord du vaisseau fantôme est vite confisqué par l'Eglise. Impossible à présent pour Pellegrini et Angelo d'en recueillir les informations, capitales sur l'origine de cet Homme nouveau. Rapidement, les hommes de science de l'époque se rendent compte d'un fait essentiel : le sang issu de cet homme mystérieux est capable de guérir de la peste
L'Eglise veut faire taire cette nouvelle qui remet en cause l'existence même de Dieu et des fondements de l'Eglise La fuite est maintenant la seule solution pour les trois protagonistes que sont Pellegrini, Angelo et l'Homme nouveau. Sil en est un qui est directement concerné par cette découverte, c'est bien Angelo : son aimée est morte de la terrible maladie à bubons, mais son corps est soigneusement conservé dans une machinerie adéquate Se pourrait-il que l'étude de ce fabuleux Homme puisse aller jusqu'à vaincre la mort et lui ramener son aimée ?
C'est toujours avec beaucoup d'attention que je démarre une nouvelle série de Christophe Bec. Il suffit de lire Sanctuaire ou Bunker pour sen persuader Ici, on a droit une nouvelle fois à un univers assez apocalyptique, bien qu'une nouvelle fois bien différent des deux séries citées précédemment. Mais différents liens s'y tissent déjà, mêlant le religieux et le mystère La collaboration avec le dessinateur n'en est pas au coup d'essai, car Mottura était déjà aux commandes graphiques sur la très belle série Carême, aux Humanoïdes Associés.
C'est un réel plaisir ici de parcourir de magnifiques planches, détaillées et superbement colorées. La peste et le malheur sont partout, mais les couleurs ne laissent pas une impression de noirceur pour autant à la fin de cette lecture. Une série qui démarre sur de bons rails, mais dont on attendra la suite pour véritablement se prononcer sur sa qualité.