Le rire d'Anna va faire basculer sa vie : quand, nerveux, il lui échappe au moment où Polyte essaie de l'embrasser, attirant ainsi l'attention plus dangereuse encore du Bel Armand ; quand il sanctionne l'inquiétude d'un père à propos de la "vigueur" de son fils... en règle générale, quand il impressionne et séduit les hommes qui se pressent autour d'elle, dans cette maison où elle est entrée bien contre son gré, et où elle restera cinq ans.
C'est sa grossesse qui l'en fera sortir, pour retourner à sa vie d'avant, celle de papereta à l'usine Bardou-JOB. Mais elle n'est plus la petite Anna ignorante et naïve : quoi qu'elle en ait, son horizon s'est élargi, comme sa culture et son vocabulaire, en même temps que sa connaissance des hommes.
Voici un roman très agréable à lire, très bien écrit, où l'on regarde avec plaisir vivre le Perpignan du tout début du XXe siècle, encore corseté de remparts. L'histoire, bâtie un peu sur le modèle du conte de fée, ne déborde pas d'originalité, mais les personnages, bien qu'emblématiques pour certains, sont attachants (notamment Marcelle, ou Marthe, dans son joli rôle de "marraine"). En somme, un vraiment bon moment de lecture.
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