Ramata Kaba est morte, portant toujours au cou la lourde chaîne en or qu'elle avait autrefois offerte à Ngor Ndong. Mais qui sait son nom ? Et qui se souvient d'elle ? Quelqu'un va pourtant raconter son histoire, entre rire et larmes, qui va des villages reculés du Sénégal aux buildings et taudis de Dakar, en passant par les forêts guinéennes.
Le lecteur saura tout de l'évolution du pays depuis le temps où les policiers pouvaient impunément, du moins aux yeux des hommes, assassiner un pauvre homme qui n'avait fait que son travail, jusqu'au jour où la passation du pouvoir présidentiel s'est effectuée dans le calme et la transparence.
Ce roman, que l'on serait porté à qualifier de "fleuve" tant il emporte le lecteur, est totalement dépaysant. Moins par les paysages, les personnages et l'intrigue qu'il dépeint, même s'ils sont la plupart du temps remarquables, que par la langue dans laquelle il est écrit, langue riche, sensuelle, souvent emphatique de façon très consciente. Cela semble être la transcription de la langue parlée par tous les conteurs du monde, depuis Homère jusqu'aux conteurs de village, langue orale, donc, avec ses tournures familières ou recherchées, selon les moments, et ses passages obligés de la narration.
En-dehors de cela, c'est une histoire de meurtre vengé par le Ciel, sans grand suspense, et ceux qui chercheraient une énigme policière ne l'y trouveront pas, mais se régaleront certainement en la lisant.
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