Le Commissaire Nicolas Le Floch est requis par le directeur par la prison du Fort-Lévêque d'enquêter sur la mort d'un évadé. Les premières constatations intriguent fort Nicolas, puisqu'il semble que ce mort anonyme, mais que le tissu de ses vêtements porte à identifier comme anglais, ne soit pas mort de la chute liée à son évasion, mais bien d'un coup de canne ou d'épée.
Par ailleurs, le marquis de Ranreuil est prié par la Reine d'enquêter sur une affaire de faux en écriture impliquant la souveraine et une intrigante, Mme Cahuet de Villers.
Ce roman est une savoureuse et pointilleuse reconstitution de toute une époque, qui évoque furieusement un ciel serein, mais où déjà le tonnerre gronde sourdement, comme le peuple de Paris malheureux, affamé, et qui supporte de moins en moins l'ostentation de la richesse. L'affaire qui y est narrée préfigure à l'évidence celle, plus connue, et plus tardive, du Collier.
L'auteur a poussé le scrupule jusqu'à utiliser le vocabulaire et les tournures de langage du temps, tout en en fournissant la traduction au lecteur, sous forme de notes de fin d'ouvrage. Les personnages, "puissants ou misérables", sont crédibles, complexes. Accessoirement, les scènes de table agrémentées de recette attisent l'appétit autant que la curiosité. L'intrigue est touffue, tant et si bien qu'on peut s'y perdre un peu, entre les cachotteries des uns et des autres, et on peut ne pas aimer cette tradition du polar qui recommande que face à un policier sûr de lui le coupable effaré ne puisse que reconnaître sa défaite, mais il ne s'agirait que d'un péché véniel pour un auteur qui sait écrire, qui est sérieux, et qui a de surcroît l'élégante honnêteté de remercier ses lecteurs pour leur fidélité.
Voici un roman qui les encouragera à persévérer dans cette voie, et qui ne peut que lui en gagner d'autres.
Cette page est une version simplifiée pour les robots. Pour profiter d'une version humaine plus conviviale, cliquez ici.
