A la Havane, en fin d'hiver, au moment du Carême, un vent sec et furieux "rebrousse les toits, retrousse les robes" et énerve tout le monde. Mario Conde n'est pas épargné, mais il n'est pas sûr non plus de devoir mettre au compte du vent son coup de foudre pour Karina, la belle saxophoniste rousse. Et le meurtre de cette prof du lycée de vingt quatre ans, à quoi est-il dû ? Et, surtout, à qui ?
L'enquête policière ne semble pas être l'élément le plus important de ce roman, où l'amitié masculine, la nostalgie, et la peur d'un futur fatalement synonyme de vieillesse et de mort, tiennent une place centrale. L'écriture est efficace, avec cette poésie puissante, sensuelle, si typique de la littérature sud-américaine. Les personnages sont décrits de façon crédible. Le rythme est lent, souvent méditatif et les amateurs d'action à tout crin pourront être frustrés, mais pour les autres cette histoire douce-amère contient de superbes moments.
