The Outsider, ce livre édité par Glénat est fort étonnant dès le premier regard. Déjà par son format, plus grand qu'à l'habitude. Ensuite par son aspect, miroité. Sommes-nous le monstre que l'on devine sur la couverture ? Telles sont les questions qui, forcément, nous attirent vers la lecture de ces histoires courtes dessinées par Gou Tanabe.
Et quand on se penche sur le sommaire, l'étonnement franchit un nouveau cap. Adapter des auteurs tels que H.P. Lovecraft, Anton Pavlovich Tcheckhov ou Maxime Gorki, peu de mangaka auraient osé le faire. Gou Tanabe termine son recueil par une oeuvre personnelle en cinq parties. Malgré tout, l'ensemble est un peu inégal.
En effet, si l'adaptation de The Outsider de Lovecraft est particulièrement réussie, en particulier grâce au trait de crayon noir et à l'ambiance post-mortem, la nouvelle russe The house with the Mezzanine n'a pas réussi à m'éveiller le moindre intérêt tant le scénario semblait brouillon. Par contre la leçon de vie exprimée dans Vingt-six gars et une fille, de Gorki, est tout aussi bien réalisée que réussie dans la surprise qu'elle offre aux lecteurs.
Quant à Ju-ga, la série en cinq parties directement écrite par Gou Tanabe, elle est assez proche d'une série que j'apprécie fortement, Mushishi de Yuki Urushibara, mêlé d'un zeste de Yamikagishi de Kasuki Nakashima et Shû Akana. L'histoire est centrée sur un bonze vivant à l'ère Kyoho et qui, à l'aide de son pinceau, peut sceller des démons dans les esquisses et calligraphies qu'il pratique. L'effet est bien rendu, et les scénarios pas toujours redondant sinon dans la technique de Gibon Gensho.
Dans ses commentaires, Gou Tanabe avoue souvent s'inspirer d'idées lancées par son responsable de publication, M. Iwai. Et à ces explications, on peut comprendre le dur travail des nouveaux mangaka qui, s'ils savent dessiner, ne savent pas toujours comment rendre leur histoire intéressante. Dans cet exercice de style, l'adaptation de nouvelles en manga, l'auteur démontre qu'il faut un long travail pour arriver à quelque chose de correct. En tout cas, rien que pour The Outsider, Gou Tanabe a bien fait de s'accrocher. Nulle doute que nous le reverrons dans des histoires personnelles très bientôt.
Cette page est une version simplifiée pour les robots. Pour profiter d'une version humaine plus conviviale, cliquez ici.
