Les Chroniques de l'Imaginaire

Nécroscope (Nécroscope - 1) - Lumley, Brian

En pleine guerre froide, les services de renseignement alliés et soviétiques ont, chacun, dans leurs effectifs des individus dotés de capacités extraordinaires. Ces caractéristiques innées sont maintenues au secret et pour éviter toute fuite, leur utilisation reste parcimonieuse. De plus, ces pouvoirs sont bien peu pris en considération par les sphères dirigeantes. Les deux nations qui ont poussé leurs efforts jusquà la création dune agence spéciale regroupant ces ESPerts sont l'Union Soviétique et la Grande-Bretagne. L'ESPionnage revêt de multiples formes, télépathie, vision de lavenir, dénicheur ainsi que nombres dautres « qualités » bien plus spéciales

Boris Dragosani est membre des ESPerts soviétiques, son talent est la nécromancie. A partir dun corps mort, il peut découvrir tous les secrets et la vie entière du cadavre. Dragosani est Roumain. Ses parents l'ont créé sur la tombe d'un ancien seigneur valaque, qui, malgré les siècles passés sous terre, n'est pas tout à fait mort. Il n'est pas totalement vivant, d'ailleurs. Le dialogue va sinstaller entre le nécromancien et la créature enfuie, chacun ayant un intérêt en lautre. Le premier veut le savoir, le second, enfin pouvoir se réveiller.

En Grande-Bretagne, c'est un jeune garçon qui développe un talent particulier. Harry Keogh est l'orphelin dune mère ayant des pouvoirs de medium. Son pouvoir grandit avec lui et ce qui commence par une simple discussion avec un mathématicien décédé pour obtenir les réponses d'un devoir, sélèvera par la suite pour atteindre des sommets dans son art. Car Harry est un nécroscope, il peut parler avec les morts.

Les morts vont le mettre à la poursuite de Dragosani et l'aider à empêcher le réveil du Wamphyr Thibor Ferenczy.

Bragelonne publie une nouvelle traduction du Nécroscope de Lumley, ce livre date de 1986, sa première traduction française datant de 1996. Jai parcouru rapidement quelques pages d'une édition de Fleuve Noir basée sur cette traduction, la nouvelle version ma semblé plus fluide et agréable à lire.

Le texte de Lumley ma, tout dabord, laissé assez froid. La visite du « fantôme » et l'introduction du côté des ESPerts communistes m'a été particulièrement insipide. Une simple boucherie avec de la bidoche qui vole dans tous les sens. L'ensemble manquait singulièrement de force, de suspense, de précision et les personnages étant ennuyeux.

Cependant, dès le passage à la jeunesse de Keogh, mon intérêt s'est vite réchauffé. Ce garçon est intéressant et plutôt attachant, il en va de même pour ses professeurs, par exemple. De plus, le style décriture ma semblé changer légèrement, s'adapter au récit. Il est, ensuite, resté d'une remarquable stabilité. L'histoire, ainsi mise en lettre, est devenue passionnante ! Malgré cela, le style a tendance à engluer des détails importants de l'histoire.

Il en va de même pour lautre personnage-pillier, Dragosani qui ne devient pas plus amical pour l'occasion mais bien plus intéressant à suivre !

Plus encore que d'habitude, le lecteur se devra de rester attentif car le récit est parsemé de flashbacks, parfois intrigants ou irritants, car ils coupent la trame de l'histoire. Ce qui peut être un point positif au vu de la linéarité du scénario dont le niveau reste, après réflexion, assez standard.

Mais au final, Bragelonne a eu une très bonne idée en ressortant ce livre. L'histoire du Nécroscope est splendide et l'ambiance très bien rendue. L'oeuvre de Lumley est peut-être déjà un classique et mérite dêtre (re)découverte !