Les Chroniques de l'Imaginaire

Solaris (Solaris - 170)

Un numéro très varié, que ce soit dans les genres fréquentés ou dans les thèmes abordés, et tout en contrastes : Nicolas Weinberg, dans Le Boucher, nous raconte une histoire évoquant celle de la tristement célèbre Auberge Rouge, dans une ambiance entre fantasy et post-ap'.

Aucune trace de fantasy, en revanche, dans Grains de silice, de Mario Tessier, dont le style très allusif la rend difficile à raconter, voire même à comprendre, ce qui est regrettable, car elle est puissamment originale.

Le charme et la décontraction du quartier bohême et artiste, qui rebute un juriste plus hypocrite encore que rationnel, finement décrits par André Dumaine dans Hohenzolam, sont servis par une écriture plaisante à lire, et un humour discret.

La nouvelle Comme des nuages dans un ciel d'été, de Georges Boulevard, est une histoire post-apocalyptique originale, onirique, il est difficile d'en dire plus sans risquer de la déflorer. L'inventivité et le superbe style de l'auteur en font, à mon avis, la plus remarquable de ce numéro... avec la suivante, La jolie fille de Pol Pot, de Geoff Ryman, seule nouvelle traduite de l'anglais, qui est une superbe histoire fantastique sur le thème de la mémoire et de la trace des évènements, surtout sanglants.

Les Carnets du Futurible, de Mario Tessier, sont un grand moment de bonheur pour tout lecteur de Science-Fiction digne de ce nom, car l'auteur s'y livre à un panorama savant des étoiles dans ce genre, qu'elles soient mortes, mourantes, noires, doubles, multiples ou... éclatantes en novae, avec bien sûr une "webographie" aussi fournie que la bibliographie. Cet article fournit d'ailleurs une excellente introduction à la lecture du roman d'Asimov & Silverberg, Le retour des Ténèbres, récemment ré-édité en format de poche.

On trouve cette fois-ci un bon nombre de romans en Fantastique dans la partie "Critiques" de la revue, toujours aussi fournie et passionnante ce que ne manqueront pas d'apprécier les nombreux amateurs de ce genre. La variété des ouvrages commentés, comme les arguments détaillés des auteurs des critiques, font de cette rubrique un outil de choix précieux.

Et pour ceux à qui ces 160 pages n'auraient pas suffi, il y en a encore à l'adresse www.revue-solaris.com !