Gal Knobel a quitté le Mossad quinze ans plus tôt, pour se consacrer à sa carrière de violoniste, et il supporte de plus en plus mal son vieux surnom de "007 du violon". Aussi est-il très tenté de refuser lorsque le cardinal Alphonse de Morillon lui demande de l'aider à comprendre les raisons du secret qui entoure la vie et l'oeuvre de Salomone Rossi, violoniste et compositeur juif du XVIIe siècle, contemporain de Claudio Monteverdi. Il n'accepte, à reculon, que parce qu'il aime beaucoup Rossi, et qu'il trouve touchante l'histoire de ce violoniste allemand exécuté en 1940 sur l'ordre d'Hitler pour avoir cherché à percer ce même mystère.
Ce roman original et bien construit, dont le personnage principal semble devoir beaucoup à son créateur, rappelle les enjeux de la culture en tant que définition identitaire, pour les Etats et pour les religions établies. L'action y est quasi constante, les personnages attachants, et s'il s'y trouve quelques longueurs elles ne nuisent pas à l'intérêt de ce roman très plaisant à lire.
Le lecteur curieux regrettera toutefois l'absence de toute précision quant à la véracité des différents points historiques évoqués.