Sawako est une adolescente renfermée et timide. Son emploi du temps, rythmé par ses horaires contraignants et des trajets interminables en train entre son domicile et son collège huppé de Tokyo, laisse peu de place à la rêverie.
Alors, lorsqu'elle reçoit un courriel d'une inconnue prénommée Yukari, l'invitant à participer à l'écriture d'une fiction, Sawako y voit un moyen d'évasion. Chaque participante à cette aventure doit choisir parmi l'un des personnages celui qu'elle fera vivre pour permettre à l'histoire d'évoluer. Le récit de Chain Mail débute par le harcèlement que subit une jeune collégienne d'un garçon quelque peu déséquilibré.
Très vite les participantes vont découvrir dans ce jeu un exutoire important. Chaque instant de liberté va être exploité par chacune d'entre elles pour rivaliser d'imagination dans l'évolution du scénario. Mais bientôt, la réalité va dépasser la fiction. L'échange d'e-mail va s'interrompre, comme si le jeu de rôle prédisait l'avenir. Sawako a disparu tout comme son héroïne.
Dans ce Japon contemporain, l'on découvre le quotidien d'une jeunesse soumise à une rude compétition où l'échec est proscrit. Les différents styles, volontairement introduits dans le récit, augmentent les sentiments de malaise qui se dégagent de cet ouvrage. Les quelques incompréhensions pouvant découler d'une civilisation aux moeurs différentes des occidentaux ne sont en rien en décalage avec le récit, au contraire. Elles renforcent l'atmosphère particulière qui dérange, comme savent si bien la créer les auteurs japonais. Hiroshi Ishizaki n'a rien à envier à Koji Suzuki et son Dark Water.
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