Harry se demande quand même un peu pourquoi c'est à lui qu'on fait appel pour chercher Jack Pawlovka et le dossier béton qu'il a constitué contre ses anciens associés. Mais la paie est d'autant meilleure qu'il n'a plus un sou, et quand il rencontre Suzette, il oublie tout. Après l'avoir débarrassée de son mac, il la planque, ne la laissant derrière lui que le temps d'aller demander son aide à Miltin, son vieil ami journalisté à Libé. Fatale erreur, car en son absence la jeune femme est enlevée. Dès lors, négligeant son enquête, il aura pour seule obsession de la retrouver.
Il y a très très peu d'enquête dans ce roman, où il faudra attendre deux cents pages pour que le détective commence à chercher l'homme qu'on l'a payé pour retrouver, et comme de surcroît ce n'était vraiment pas difficile, sa mission est accomplie en une vingtaine de pages, ce qui porte le lecteur à se re-demander quel besoin il était de faire appel à lui. Autant dire aussi qu'il y a énormément de longueurs dans cette histoire, dont le pitoyable personnage principal passe son temps à boire et à se faire des rails de cocaïne entre deux pétards. L'auteur en fait un tel portrait que le lecteur a vraiment du mal à comprendre pourquoi ceux qui l'entourent se donnent tant de mal pour lui, fric ou pas.
Le style de l'auteur est certes riche, dans le genre juteux, mais on ne peut que déplorer que la compacité de la forme, et ses occasionnelles images fulgurantes, ne rendent que plus apparente la légèreté du fond.
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