Josette a presque trois ans, trente-trois mois précisément. Comme souvent le matin, elle va vers la chambre de ses parents. Lorsqu'elle ouvre la porte, ses parents dorment encore et font aussi semblant de ne pas l'entendre. C'est qu'ils sont fatigués, parce qu'ils sont sortis la veille et qu'ils ont fait beaucoup de choses fatigantes. Mais Josette ne l'entend pas de cette oreille. A son âge, on ne comprend pas ses choses-là. D'ailleurs la femme de ménage, Jacqueline, ne compte pas non plus laisser les parents à ne rien faire dans leur lit. De bonne grâce, le papa, qui n'est autre qu'Eugène Ionesco, va commencer à raconter une histoire à sa fille. Mais, avec lui, on se doute que les choses ne seront pas toutes simples.
On connaît Eugène Ionesco pour ses écrits fantasques pour les adultes. Eh bien, rassurez-vous, ça ne l'est pas moins pour les enfants ! Absurdes au possible, les quatre contes qui composent le recueil perdront facilement les enfants, ainsi que les parents lecteurs, dans une avalanche de mots qui n'auront pas obligatoirement une queue et une tête. C'est sûr, il y a toute cette dynamique des mots derrière qui oblige à avoir un certain rythme dans la lecture pour apprécier ces contes. Après, est-ce que les enfants le comprendront, le sentiront ? Je ne sais pas.
On remarquera aussi beaucoup de répétitions, nombreuses et parfois lourdes. Un autre auteur ne passerait pas cet examen, mais certains le pardonneront à Ionesco. Si certaines répétitions sont nécessaires, certaines sont dispensables et alourdissent le récit. Et ce n'est pas parce que l'on a déjà un nom dans le domaine littéraire que ça excuse tout. Du coup, il y a peut-être un conte de trop dans ce recueil
Les illustrations d'Etienne Delessert sont à la hauteur du texte : énigmatiques et délirantes. On a parfois du mal à faire la jonction avec le texte, mais c'est aussi l'interprétation et la vision de l'illustrateur de l'univers d'Ionesco, qui n'est pas simple à mettre en images.
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