La jeune Anaïs Chouday n'a pas pu refuser la somme vertigineuse que lui a proposée FLK, PDG des éditions éponymes, pour collaborer avec Vidkun Venner à un projet littéraire assez vague, mais portant sur le IIIe Reich. Même si le personnage de Venner la révulse autant qu'il l'attire, Anaïs persiste à le suivre, de Paris à Berlin, sur la trace des enfants, à présent vieux eux-mêmes, de ceux qui fuirent les prisons Alliées sans jamais renoncer au rêve hégémonique de la pure race aryenne.
Ce long roman sans temps mort, construit autour de la figure emblématique d'Otto Rahn, a le mérite de rappeler que tous les responsables de l'Holocauste ne furent pas jugés à Nuremberg, d'une part, et d'autre part que leurs descendants sont toujours là.
Si on sent dans cette histoire le souffle de l'Histoire, les personnages sont souvent peu convaincants (l'évolution de la "petite Anne-Marie" surprend, pour le moins, si Leni se révèle plus consistante, par exemple). L'écriture est toutefois efficace, les rebondissements s'enchaînent, et le lecteur est tenu en haleine jusqu'à la dernière page.
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