Le monde abrite un vaste combat entre les démons et les humains. Tout allait bien pour ces derniers jusqu'à la venue du Roi démon, qui par sa sauvagerie a tué près de la moitié de l'humanité. Face à cette menace grandissante, les humains confièrent leur vie à un homme qui avait des facultés extraordinaires au niveau de la force et de la puissance magique, le Héros. Ce jour là, dans ce château, ils vont s'affronter. Enfin ça, c'est ce que le Roi démon - enfin, plutôt la reine des démons devrions-nous dire - voulait. Parce que rien ne se passe vraiment comme prévu.
Avec son chambellan Kagami, Sheila décide d'endormir la méfiance du Héros afin de lui porter le coup fatal par surprise. Mais elle est gênée dans son avancée par un dragon d'eau qui surveillait les lieux. Avant même d'avoir à le combattre de sa magie supérieure, le Héros intervient et l'entraîne hors de danger, nonobstant le fait qu'elle soit un monstre, donc son ennemie. Car le héros respecte énormément la vie, quelle qu'elle soit. Seul le Roi démon est visé par l'élu de l'humanité, mais il ignore que ce dernier n'est autre que Sheila. Cette dernière, trop abasourdie par ce comportement atypique, décide de se faire passer pour une amoureuse et de le coller aux basques. Pourtant la tâche lui sera ardue, elle qui n'hésitait jamais à tuer quiconque se dressait devant elle sans connaître le moindre état d'âme.
Partant d'une base d'héroic-fantasy bien classique, Superior offre dès les premières pages un anti-héros bien atypique, quoi que, on n'est pas ici dans un Elric de Melniboné. Il est beau, fort, intelligent, mais il ne veut pas tuer et respecte les monstres autant que ses propres frères de race. Mais alors, pourquoi s'est-il laissé aller dans ce rôle de Héros ? Peut-être simplement par vengeance, puisqu'il en a perdu sa famille. Sheila quant à elle est l'archétype parfait du seigneur des démons, avec une grande beauté froide et un manque de connaissance sur les sentiments plus qu'évident. On pense par exemple à l'ennemie démon dans Les Chroniques de Lodoss, La dame de Falis qui offrait une force négative incarnée par une femme de grande beauté.
Néanmoins, Superior centre aussi son action par un humour assez fracassant, aussi bien dû par des quiproquos que par les situations des personnages eux-même. Les premières pages à ce niveau donnent bien le ton du manga. Cet humour très présent permet à Superior de se détacher des manga de fantasy plus sérieux, sans pour autant atteindre le style inimitable des Slayers ou aller jusqu'à la caricature d'un Last Fantasy.
On pourra regretter cependant le style graphique vraiment trop chargé de Ichtys, qui nuit à une lecture fluide du volume. Mais ceux-ci ne sauraient empêcher les amateurs de fantasy de découvrir une série qui a du potentiel, d'autant plus que le volume deux est sorti en même temps, et qu'il permet au scénario, édité par Square Enix, d'évoluer dans le bon sens. Mais ceci, je vous en parle dans la prochaine chronique.
Je conclurai par une bonne première impression sur Superior. Pas suffisante pour être un gros coup de coeur, mais très prometteuse. À noter une anecdote assez drôle ; on n'apprend le nom du héros qu'après les deux tiers du récit !