Andrej a beau savoir que Frederic est son ennemi, il ne peut s'empêcher d'espérer qu'il ne lui a pas menti, et que Maria vit dans un village à proximité de Vienne. Et il s'obstine à la chercher, malgré le froid, malgré les remontrances d'Abou Doun, malgré sa propre certitude que la jeune femme qu'il a aimée cinquante ans auparavant ne peut plus être qu'une vieille femme. A leur arrivée à proximité de Fahlendorf, ils entendent parler d'une "sorcière", une "comtesse sanglante", qui enlève et saigne les jeunes filles de la région. Et quand son homme de confiance les attaque, ils décident d'en savoir plus.
Cette sombre histoire, où plane l'ombre maléfique d'Erzsebet Bathory, est bellement écrite, malgré les multiples récurrences des questions que ne cesse de se poser Andrej quant au poison qu'il a ingurgité à Vienne, et à ses effets persistants. Même si le dévoilement final n'en est pas un pour le lecteur attentif, ou soupçonneux, qui de ce fait trouve le héros par trop naïf, cette histoire reste plaisante à lire.
Malgré les longueurs, les lourdeurs et les invraisemblances, il y a un lyrisme gothique dans le style, dans les descriptions, dans les couleurs et leurs contrastes, qui induit une sorte de fascination. Un nouveau tome réussi pour cette saga, et dont la couverture, fort appropriée, est de surcroît somptueuse.
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