Michel Déon confiait il y a quelques mois à Marianne Payot de l'Express : « J'envisage très bien la mort, j'y pense avec une certaine exaltation. ». Cet écrivain de quatre-vingt-dix printemps semble ici parfaitement fidèle à son récit illustré par Etienne Delessert en 1975 et couronné par le grand prix européen de littérature pour albums d'enfants en 1976.Thomas et l'infini, dédié aux deux enfants de Michel Déon, s'achève sur la rencontre d'un être et d'une entité.
Thomas est très malade, la fièvre l'étreint sans ménagement. Chaque nuit, il se laisse envahir par elle et voyage jusqu'à son île où il plante cerisiers et palmiers, où ses animaux en peluche, les oiseaux de ses albums illustrés, l'attendent et l'entourent. Il y fait la connaissance de Maurice, auprès duquel il fait si froid et dont l'odeur de cendres et de cire froide a il ne sait quoi de rassurant.
Maurice, l'être que la MORT a « raté », celui dont « la présence trouble vivants et morts », on le devine, le fantôme d'un précédent habitant de la maison, semble conquis par le petit Thomas et souhaite apparemment lui faire suivre le même chemin. Ce dernier en profite pour poser son éternelle question, celle à laquelle nul n'a encore su répondre, celle de 'linfinitude (ou de la finitude) de l'infini.
L'exaltation est là, c'est certain, mais également la douceur et la simplicité. Ce texte saura sans aucun doute alimenter la réflexion sur ce passage de la vie à la mort qui intrigue et inquiète petits et grands.
Cette édition récente laisse entrevoir la force évocatrice des illustrations mais le format de l'ouvrage ne les met guère en valeur.
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