Un homme se réveille de ce qui ressemble à un coma prolongé. Perfusé, commotionné, il ne se souvient que d'une sortie de route au volant d'une voiture. Certainement l'accident qui l'a mené dans cette chambre d'hôpital. Par contre, il n'a aucune idée de qui il est. Lorsqu'une infirmière veut lui faire une injection, il refuse catégoriquement. Alors débarque un gros bras, fin prêt à lui faire accepter l'injection. Mais l'homme se défend et, rapidement, quitte l'hôpital. Non sans avoir glané quelques renseignements auprès du directeur, notamment sur qui paye la note.
Il s'agirait de la soeur de l'homme, une certaine Evelyn Flaumel. Lui-même semble être un certain monsieur Corey. En se présentant chez sa soeur, il ne sait pas encore qu'il risque de venir se jeter dans la gueule du loup. Mais s'il ne sait pas encore qui il est, il semble bien se souvenir qu'il a toujours été doté d'un culot dépassant tous les jalons. Ce qui peut être une bonne chose, comme une mauvaise.
En ce moment, beaucoup de classiques des littératures de l'imaginaire sont adaptés en bande dessinée. Cela peut être très bon, comme L'assassin royal, comme un peu moins bon. Ici, c'est à un gros morceau que Nicolas Jarry et Benoît Dellac s'attaquent : Les princes d'Ambre du défunt Roger Zelazny. Et ce que l'on peut dire de ce premier tome, c'est qu'il est plutôt réussi. Malgré un dessin que j'aurais préféré parfois un peu plus travaillé, le plaisir de replonger dans cet univers magique a tout de suite repris le dessus. Nicolas Jarry s'en sort d'ailleurs très bien pour donner envie d'en connaître toujours davantage, sans finalement rien pouvoir dévoiler de crucial, comme c'est le cas dans le début de la saga. Il faut faire montre d'un grand talent pour garder le lecteur captivé. Parce que le lecteur de bande dessinée est souvent plus impatient que le lecteur de roman.
En tout cas, même s'il est évident qu'il faut lire aussi les romans, cette adaptation débute sous les meilleurs auspices. Reste à savoir s'il est juste prévu d'adapter la saga de Corwin ou bien si celle de Martin est aussi dans les tuyaux. Cela va dépendre très certainement du succès rencontré par ce premier cycle.