Au départ, au XXe siècle, du temps de Klara, les habitants des Hautes-Landes, ce lieu qui n'en est pas un, suspendu à quelque quatre vingt kilomètres au-dessus du sol terrestre, sont une cinquantaine de bricoleurs riches, excentriques ou asociaux, ou pour le moins farouchement individualistes.
Un peu plus tard, quand Gradisil, la fille de Klara, sera devenue adulte, ces quelques milliers de maisons seront un enjeu dans la guerre, plus ou moins chaude, et quasi permanente, entre l'UE et l'Amérique. Aussi cette dernière décide-t'elle de faire la guerre aux Hautes-Landes, et de la gagner. Etant donnée la disproportion des forces militaires en présence, toute autre fin est inconcevable.Mais il y a plusieurs façons de gagner, ou de perdre, une guerre, et Gradi le sait, comme le prix qu'une victoire peut coûter.
Ce long roman repose sur le concept original de vie dans l'espace, et doit beaucoup, pour le reste, à Révolte sur la Lune, de Robert Heinlein (l'aspect David/Goliath, avec Gradisil dans le rôle de Mike, et les intentions des fondateurs de la "nouvelle nation" fatalement trahies, pour citer les éléments les plus évidents).
Même si le rejet du système des fusées, et l'idée de "se glisser dans les branches de l'arbre du monde, l'Yggdrasil" (d'où vient le nom de Gradisil) pour gagner de l'altitude, est très séduisant, même si l'écriture est bien maîtrisée, et la traduction d'Elisabeth Vonarburg d'une élégance fluide, il y a des longueurs, et trop de moments où l'action retombe, au profit de considérations stratégiques et politiques.
On retiendra toutefois la façon dont les éléments (en l'occurrence le meurtre d'un parent par un/les Américain(s)) se répètent dans un arbre familial, un petit Yggdrasil, en somme, et dont les enfants y réagissent chacun suivant son propre mode. De ce point de vue, ce roman est une réussite incontestable.
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