Chu Ta est un prince de la dynastie Ming. Passionné par la peinture, il cherche à perfectionner son art afin de montrer le plus justement la beauté et la simplicité de la nature. Malheureusement, la guerre éclate et les Mandchous envahissent le territoire et prennent le pouvoir. Chu Ta se réfugie dans la montagne, séparé de sa femme et de son fils. Comme une âme perdue, il erre. Comment peut-il continuer à vivre le cur en souffrance ? Quel choix devra-t-il faire pour continuer sur le chemin de la vie ?
Cet album est une biographie d'un personnage qui a réellement existé. Des notes en fin de livre donnent des références par rapport à la réalité : sur le personnage principal et sur les événements historiques. C'est impressionnant et poignant. Le fait que le narrateur soit un oiseau amène une petite pointe de légèreté au récit. On éprouve comme l'animal beaucoup de compassion pour Chu Ta et l'on voudrait intervenir pour consoler et entourer l'homme de toute la tendresse dont il a besoin. L'oiseau semble être porteur de cet espoir sauf que notre ami ne se rend pas compte de sa présence.
Cet album est très sérieux et triste. C'est l'histoire d'un homme, doué pour la peinture qui a tout perdu et surtout des êtres qui lui sont chers. Comment faire face à tant de malheur ? Chacun réagit à sa façon. Lui, il décide de s'enfermer dans le mutisme et de s'isoler des autres. Mais il se rend compte que ce n'est pas le meilleur choix et prend le chemin de la religion. Or il reste prisonnier de son chagrin, jusqu'au moment où il va se tourner à nouveau vers la peinture. Tout ce qu'il aura enfui en lui pourra s'exprimer dans le tracé. Sa vie ne sera pas comblée mais il trouvera là le moyen de supporter sa survie.
Le message est très fort. Quelque soit la souffrance vécue, il faut absolument continuer avec. Mais s'enfermer ne sert à rien. Un jour ou l'autre, il faut l'exprimer sinon la douleur vous tue petit à petit. Le héros de cet album a trouvé la peinture comme moyen d'expression. Or ce n'est pas l'unique solution. A chacun de trouver ce qui lui convient. De plus, on voit que la peinture n'a pas un effet bénéfique immédiat. Chu Ta a dû travailler dur et longtemps pour obtenir l'équilibre entre le tracé et le vécu.
Cet album est grave mais empli d'espoir, accentué par des illustrations justes et fortes. En lui-même, cet album est un chef d'uvre. Il laisse cependant une impression de tristesse qui ne convient pas à une lecture plaisir. C'est un sacré message de vie face aux épreuves. J'hésiterais à le confier à mes enfants préférant leur laisser, pour l'instant, l'innocence d'une vie insouciante.
Cette page est une version simplifiée pour les robots. Pour profiter d'une version humaine plus conviviale, cliquez ici.
