Par peur de souffrir d'amour, Camille décide d'y renoncer en prenant le voile, et en informe son cousin Perdican, dont le père les a depuis longtemps destinés l'un à l'autre. Dépité, et peu sûr de ses propres sentiments, Perdican conte fleurette à la douce Rosette, soeur de lait de Camille.
On peut lire cette pièce de plusieurs façons, et les différentes mises en scène qui en ont été faites le montrent bien. On peut y voir une éducation sentimentale, où des jeunes gens peu sûrs d'eux et de leurs sentiments jouent l'un avec l'autre et avec une innocente qui, contrairement à eux, n'a pas d'armes pour se défendre. On peut aussi la lire comme une pièce sur l'exploitation, d'une cruelle inconscience, d'une jeune fille illettrée par un bourgeois. Rien de tout cela n'est faux, sans doute.
Ce qui frappe à la lecture, c'est la violence, pour ne pas dire le sadisme, de ce sentiment proclamé comme étant de l'amour, qui s'acharne sur les personnages à l'arme blanche. En ce sens, cette pièce de Musset, dont on fête cette année le bicentenaire de la naissance, reste d'une modernité et d'une actualité qui n'est pas près de s'affadir.
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