Nommé dans une province lointaine, le Juge Ti accepte d'effectuer la tournée de collecte des impots pour tromper son ennui. De ville en ville se confime l'inculture des habitants et la persistance de croyances ancestrales. Le seul luxe, la seule empreinte de civilisation et de raffinement est la pratique du go. Elevé au rang d'art par les notables locaux, le bon magistrat n'y voit lui qu'une distraction futile. Pourtant, il n'aura pas le choix. Il va jouer la partie la plus importante de sa vie.
Mort d'un maitre de Go fait partie de ce que l'on pourrait qualifier de polar historique. En ressucitant le personage fétiche de Robert Van Gulik, Frédéric Lenormand nous replonge dans les traditions de la Chine profonde. Si ce roman permet indéniablement de se cultiver en se distrayant, l'immertion opérée par l'auteur est probablement un peu trop brutale pour un néophite. Il n'est pas si simple de replacer le contexte historiquo-politique qui oblige le noble juge à opérer cette collecte lui même. Les simples noms des protagonistes sont de nature à perturber qui n'en a pas l'habitude.
Mais petit à petit, on s'y habitue. On se fait aux décors, on assimile certaines données historiques. On finira même pas comprendre les règles du jeu de Go, sur lequel l'auteur s'est indubitablement documenté. Il en ressort un roman sans incohérences historiques, et avec une intrigue bien pensée. L'écriture sert parfaitement le style voulu par l''époque.
Toutefois, si l'on peut y trouver un défaut, le dénouement est un peu simple, compte tenu du reste de l'histoire. Il semble presque que l'auteur se débarrasse rapidement de certains détails qu'il faut bien régler avant de finir.
Mais la lecture reste plaisante, et on y passe un moment instructif et agréable.
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